Charlie - Owner of a lonely heart

J'ai vu le jour et j'ai grandi à Salem Village. La ville et les environs ont été créés par une colonie de pêcheurs et la vie y était assez agréable, bien que difficile. Mes parents étaient des gens bien, ma mère s'occupait de moi et mon père participait à la construction des environs, quand il ne partait pas à la pêche en de rares occasions. Une vie tranquille. Quelques années plus tard, viens au monde ma petite sœur, Dorothy. Et nous vivions heureux tous les quatre, étant assez appréciés par les voisins. Je m'entendais bien avec les autres enfants de mon âge, parce que je jouais souvent avec eux. Étant l'un des rares garçons dans nos âges, j'étais comme un petit coq dans une basse-cour. Et avec le recul, je peux dire que j'ai beaucoup aimé ce rôle. Mais tout changea un jour et de manière radicale. Des enfants eurent un comportement étrange et le révérend affirma qu'il s'agissait de possession démoniaque et qu'il fallait trouver les responsables. Si le révérend le disait, c'est que c'était vrai, n'est-ce pas ? Je n'y prêtais pas plus attention, jusqu'au jour où on pénétra dans notre maison alors que nous étions à table. Ma mère fut accusé de sorcellerie et ma petite sœur également. " Pas mes enfants ! Laissez mes enfants !" " Avance sorcière !" " Maman !" " T'en fais pas, on revient vite Charlie !" Ma sœur hurlait, les hommes hurlaient, ma mère se débattait, c'était une scène complètement surréaliste. Puis soudain, ce fut le calme et je réalise qu'il n'y a plus ma mère, ni ma petite soeur et que mon père est resté planté la, incrédule de ce qui venait de se passer. Les jours et les semaines passent et je voyais ma mère que rarement. Lors de notre dernière rencontre, elle divaguait complètement. " Ecoute moi Charlie." Elle prit mes mains dans les siennes et elle avait ce regard qui me faisait un peu peur, un peu comme si cette situation avait eu raison de son équilibre. " Tu va accomplir de grandes choses, je le sais bien. Tu n'es pas comme nous. Pars, pars loin de cet endroit avant qu'ils ne découvrent qui tu es." " Maman, tu me fais peur..." " Mon petit garçon...Tu as tant de choses à apprendre encore, ne restes pas ici, promets-le moi." " D'accord, mais et toi ? Et Dorothy ?" Elle eut un rire qui me fit reculer d'un pas. " Ils te tueront quand ils apprendront... Dis à ton père que vous devez partir, il est au courant." Elle lâche mes mains et ce fut le dernier contact physique que nous avons eus. " File mon garçon, partez le plus vite possible, quittez cet endroit de fous." Puis elle continua de marmonner et je quittais la prison avec mon père qui était resté en retrait. Durant quelques jours mon père organisa notre départ, disant à qui voulait l'entendre qu'il ne supportait pas d'être associé à une sorcière. Dorothy nous fut rendue quand il eut été prouvé que les dires d'une enfant de quatre ans ne pouvaient pas être pris au sérieux. Ma mère en revanche... On revenait du village voisin quand on aperçut un attroupement de gens. Mon père eut un regard triste et m'ordonna de ne pas m'approcher, mais je fis tout le contraire, ayant un mauvais pressentiment. Traversant la foule pour arrivée au premier rang, il y avait plusieurs femmes de pendues aux branches de l'arbre. Mon regard se posa sur ma mère, c'était son tour. Je me mordis les lèvres pour me retenir de crier ou de pleurer. Et pendant qu'elle agonisait au bout de sa corde, je regardais son corps se balancer et une haine et une colère monta en moi. Et ces deux sentiments, ils faisaient désormais partit de moi. La haine et la colère. Ils allaient me le payer. Peu importe quand et comment, mais ils allaient me le payer. Mon père vint me chercher et me raccompagna chez nous. Les préparatifs étaient terminés, nous partions le lendemain. Et la dernière vision que j'ai de ce village, c'est le corps de ma mère et des autres encore accrochés au bout d'une corde. Je me promis de la venger, peut importe le temps que ça prendra, peut importe comment, mais je n'allais certainement pas laisser passer ça. Je n'avais que dix ans et demi et je haïssais le monde entier et surtout les humains.

C'est en arrivant en Louisiane que j'avais décidé de chercher ce que j'étais réellement. Les paroles de ma mère tournaient en boucle dans ma tête et je n'arrivais pas à penser à autre chose. Mon père n'avait pas de réponse à mes questions. Et après quelques années d'errance, mon père décida de se poser à Baton-Rouge. Une nouvelle ville et une nouvelle vie. Ayant décidé de nous offrir un cadre affectif, il décida de se remarier et cette femme, Sarah fut très bien accueillit par ma sœur qui avait besoin d'une mère. Pas par moi. Âgé de quinze ans, je quittais régulièrement la maison, ne supportant pas d'y être et de savoir que je n'y avais sans doute pas ma place. Je n'étais pas comme eux, et ce sentiment se renforçait au fur et à mesure. Ce fut un soir d'hiver que je fis la rencontre de celui qui allait changer ma vie à jamais. Elias était un vieil homme et il avait l'air de savoir pas mal de chose. Un soir, j'étais en train de boire un verre de lait devant la cheminée, quand il s'adressa à moi, sur un ton un peu plus dur que d'habitude. " Montre-moi ton dos." " Pourquoi ?" " Ne discutes pas et fais-le." Posant mon verre, j'enlève ma chemise et lui montre mon dos. Il reste de longues minutes à observer et à marmonner quelque chose que je ne comprenais pas. Puis il se leva. " Remets ta chemise avant d'attraper froid." Je m'exécute et le suis dans une pièce où je n'avais jamais été. Remplie de livres. Des étagères et des bibliothèques remplient, sans compter les piles sur la table ou à même le sol. Il se tourna vers moi en tenant un livre et chercha une page en particulier. Il mit de longues secondes à trouver ce qu'il cherchait et moi, j'errais dans la pièce, ne sachant pas trop ce que je faisais là. " Je sais qui tu es. Je sais aussi que tu es promis à un bel avenir, seulement, tu va devoir travailler dur, sans relâche." Je hoche la tête et approche de lui lorsqu'il m'en fit le signe. Il me tendit le livre qu'il avait dans les mains. Je le pris et le regardais d'un drôle d'air. " Tu ne sais pas lire, c'est ça ? Je ne suis guère étonné. Mais il y a une gravure sur la page, je voudrais que tu la regarde attentivement et que tu me dise ce que tu vois." Je fis ce qu'il me demanda et eut un léger froncement de sourcils. La gravure sur cette page était la copie conforme de celle que j'avais dans le dos. " C'est la même... Qu'est-ce que ça veut dire ?" " Que tu es le fils de ce démon. Belzébuth. Et que par conséquent, tu es un sorcier. Je peux t'apprendre à maîtriser ta magie, mais cela demandera du temps et un travail permanant. Et de l'obéissance de ta part." " Mais on nous chasse ! Et on nous pends aux arbres !" " Ne dis pas de sotises veux-tu ? Ta mère n'était pas une sorcière, mais toi en revanche tu l'es et pas des moindres si j'en crois ton ascendance." Peut-être que c'était vrai. Après tout, qu'est-ce que j'ai à y perdre ? Je hoche la tête légèrement. " Mais je ne sais pas lire et pas écrire." " Tu apprendras, comme tout le reste. Nous avons le temps. Nous avons beaucoup de temps devant nous. L'éternité pour être précis." Et je ne savais pas ce que cela représentait concrètement, mais j'acceptais. Pourtant, une question me vint naturellement aux lèvres. " Mais pourquoi..." " Tu n'as jamais fais usage de magie ?" Il eut un sourire et reprit. " J'ai toujours été dans le coin, mais tu ne t'en souviens tout simplement pas. Quand tu as eu deux ans, tu as commencé à faire des choses étranges, inquiétantes et j'ai senti cette énergie magique. J'ai donc proposé mon aide et depuis je reste dans le coin. Mais, quand il y a eu des accusations de sorcelleries, j'ai fuis. Et te revoilà des années plus tard." " Pourquoi ne pas l'avoir aidée ? Vous auriez pu la sauver !" " Non. Elle était perdue dès lors que Belzebuth s'est joué d'elle pour t'avoir toi. Parce que tous les démons sont comme ça. Mais toi, tu n'es pas n'importe qui. Et tu va devoir apprendre à maîtrisé cette magie." " Et si je refuse ?" " Les chasseurs se mettront en marche, te chercheront et te tueront. Mais ce n'est pas ce que tu veux, n'est-ce pas ?" Je grogne légèrement. Évidemment que non. " Nous commenceront demain, tu peux rentrer chez toi, mais c'est la dernière nuit que tu passeras la bas. A partir de demain, tu seras mon apprenti et je t'apprendrais tout ce que je peux t'apprendre." Je n'avais pas mon mot à dire de toute façon.

Plusieurs années étaient passées et mon entraînement continuait, toujours plus intensif." Recommence encore une fois." " Mais ça fait la centième fois !" " La magie du feu est destructrice, alors concentre toi et recommence. Tant que ça ne sera pas parfait, tu le refera, encore et encore." Je soupire et secoue la tête. Depuis des années, Elias m'entraînait. Il avait commencé par m'apprendre à lire et à écrire, puis il m'avait appris les bases de la magie. Comment l'utiliser, comment ne pas l'utiliser. Surtout la seconde option. Il avait décelé mon désir de vengeance et le comprenait, mais ne pouvait pas le cautionner, pour lui, la vie humaine était précieuse et la colère et la haine étaient deux sentiments bien trop destructeurs. Mais quoi qu'il pouvait bien me dire, cela ne changeait rien. J'étais en colère contre ces gens, contre les humains en général. Ce qu'ils ne comprenaient pas, ils le détruisaient. Et les chasseurs de sorcières... Eux aussi, je voulais qu'ils brûlent tous. En enfer ou pas, peut importe, mais si ça pouvait être de ma main, pourquoi pas. Ma famille n'était plus la même depuis le jour où ils étaient venus chercher ma mère. Et encore moins depuis le jour où elle avait été pendue aux branches d'un arbre. Mon père avait peur de moi, de ce que je devenais et à raison sans doute, parce qu'un fossé s'était créé entre nous. Ma belle-mère était gentille, mais la seule chose qu'elle avait en commun avec ma mère, c'était le prénom. Dorothy avait eu besoin d'une présence maternelle parce qu'elle était jeune et elle ne se souvenait plus réellement de celle qui lui avait donné la vie, pas plus que de ce qui s'est passé à Salem. Une bonne chose, j'imagine. Mais ce n'était pas pour autant que tout était simple. Mon père était devenu alcoolique et ma sœur allait mal, à tel point qu'elle mit fin à ses jours quelque temps avant son vingt et unième anniversaire. Suite à cet événement, je n'ai plus eu de contact avec mon père. J'ai appris par la suite que son alcoolisme avait eu raison de lui et la seule chose que j'avais trouvé à dire, c'était que c'était une bonne chose. J'avais même bu un verre en souriant à ce moment précis. Mon apprentissage de la magie continuait et devenait de plus en plus dur et exigeant. Je maniais l'élément de feu, l'un des plus imprévisibles et dangereux. L'homme a dompté le feu, mais il arrive aussi parfois que le feu soit aussi la source d'une peur incontrôlable. J'étais fasciné par cet élément. J'en avais également appris un peu plus sur mon paternel, mais comme il semblait évident que je ne croiserais sûrement pas sa route, Elias, m'en avait dit le minimum et je n'avais pas cherché à en savoir plus. C'est d'ailleurs quasiment à la même époque que ma route a croisé pour la toute première fois celle d'Olympe de Briant. Et malheureusement, cela ne sera pas la dernière fois. Fille de Lucifer, fils de Belzébuth, une entente semblait impossible, au plus grand désarroi d'Elias qui passait presque autant de temps à s'excuser de mon comportement qu'à lui apprendre la magie Rouge. Mais c'était une sacrée garce et ce fut à la fois frustrant et stimulant d'avoir affaire à une sorcière comme elle, même si je ne l'avouerais jamais à voix haute. Plutôt crevé.

Quitter La Nouvelle-Orléans fut une bonne chose. Mon apprentissage de base était terminé depuis longtemps et je voulais voir autre chose. Elias avait des amis à La Bâton Rouge et la situation ne semblait pas vraiment critique pour nous, même si nous étions en pleine guerre de Sécession. Cette ville était vraiment magique à tout point de vue et je m'en donnais presque à cœur joie. Peu de temps après, Elias décida qu'il était temps qu'on se sépare, car il avait des choses à faire de son côté et me demanda de ne rien faire de compromettant pour ma survie. Il était comme un père pour moi et je le fis un peu à contre-cœur. La guerre pris fin quelque temps plus tard et le calme revenait plus ou moins dans le pays. J'étais seul depuis quelque temps et curieux de savoir qui était réellement mon père. Plus j'en apprenais plus sur lui, plus je voulais en savoir plus. Et l'idée de le rencontrer s'insinua doucement dans mon esprit. Il avait certainement des choses à m'apprendre et je ne dirais certainement pas non. Cela m'a pris des semaines puis des mois pour rassembler des informations, mais plus j'en apprenais sur lui, plus j'étais certain que je pouvais devenir bien plus puissant grâce à lui. Finalement, ce fut lui qui me trouva en premier. J'avais accepté de le suivre sans vraiment rechigner, voyant là l'occasion que j'attendais depuis quelque temps. Les années passées avec lui n'étaient pas particulièrement les plus heureuses et les plus fantastiques de ma vie, soyons clairs sur ce point. J'y ai vu des choses assez affreuses, en ayant fait quelques-unes aussi, mais ça valait le coup, du moins j'essayais de m'en persuader comme je le pouvais, avant de mettre ça dans un coin de mon esprit et de ne plus y penser. À quoi bon après tout, ce qui est fait, est fait et on ne peut rien changer. Pour ma part, je lisais beaucoup, tout ce que je pouvais, forcément quelques ouvrages de magie noire. Mon père était un être ignoble, mais pas forcément pire que les autres et je dois dire qu'ils redoublent tous d'inventivité pour se pourrir la vie, les uns, les autres.  Cinq décennies plus tard, l'entente n'était toujours pas au beau fixe. Voyant qu'il n'arriverait pas à faire de moi sa marionnette pour mettre le chaos sur terre, il s'était désintéressé de moi et moi de lui. Le chaos je pouvais tout aussi bien m'en charger tout seul, après tout, n'avais je pas une vengeance à prendre ? Si certainement, même si je savais que tous ceux qui avaient pendue ma mère étaient morts depuis bien longtemps, ma haine contre les terrestres était elle, toujours aussi forte. Au final, il me renvoya sur terre lorsque j'en fis la demande. Cinquante ans s'étaient écoulés et le monde avait bien changé, mais pas assez.

Le retour aux sources, à Salem, qui avait depuis changé de nom, un peu plus de deux cents ans, plus tard, avait un goût amer. Je venais juste de revenir sur terre et c'était le premier endroit où je suis allé. La nostalgie n'avait rien à voir là-dedans. Peut-être que si, je ne sais pas trop. En tout cas, ce qu'ils appelaient tous, la Première Guerre mondiale avait pris fin quelques mois plus tôt et ici comme ailleurs, je suppose, on pleurait ses morts. Mais pas moi, après tout, je ne les connaissais pas ces gens. Je me souvenais de l'emplacement exact de ma maison, aujourd'hui, c'est une boutique de bonbons. Tant de choses avaient changé et pourtant pas assez. Je pris la direction du cimetière, cherchant les plus anciennes tombes, sachant parfaitement que ma mère n'aurait pas eu le droit à un enterrement digne de ce nom, mais qu'elle était certainement quelque part dans une fosse commune. Un léger rictus se dessina sur mes lèvres. Un peu amer, chargé de reproches, mais je n'avais plus personne envers qui les adresser. Je marche un certain temps avant d'arriver à une portion de l'endroit qui semblait avoir été oublié avec le temps. Certaines pierres tombales étaient illisibles, d'autres tombaient en ruine, signe que cet endroit n'était plus entretenu depuis bien longtemps. J'arrivais pourtant à déchiffrer certains noms et ça me renvoyait à une époque de ma vie où j'étais encore insouciant. La magie qui coulait dans mes veines avait causé la perte de ma famille et pourtant au lieu de blâmer mon père démoniaque, je blâmais l'humanité. Ironique. Risible, mais réel pourtant. L'enfant que j'avais été n'avait pas oublié la peur, la colère, la crainte. Je n'avais pas oublié ce qui s'était passé, peut-être que j'aurais dû, mais je ne pouvais pas. " Ainsi donc tu es revenu." Je me retourne, ayant reconnu cette voix entre mille. Elias se tenait devant moi. Presque quatre-vingts ans s'était écoulés depuis qu'on s'était quittés. " Pourquoi ici ?" " Pourquoi pas ?" Il eut un léger rire avant de me faire signe de le suivre. Il ouvrit un portail, loin des yeux indiscrets et on s'engouffra dedans sans un mot. Je ne savais pas où on était. Mais la pièce était grande, lumineuse et remplie de bibliothèques pleines a craqués. Il y avait un alambic posé sur une table et pas mal d'autres instruments. " Où sommes-nous ?" " A la Nouvelle-Orléans. Chez nous." Regardant par la fenêtre, je ne reconnaissais pas ce que j'avais sous les yeux. " Je ne vais pas te faire la morale, je crois que ça ne servirait pas à grand-chose. En revanche, j'ose espérer que tu n'as rien fait ou que tu n'as rien appris qui pourrait mettre ce monde en péril." " Pourquoi crois-tu que j'ai pris contact avec lui ? Pour faire un repas de famille ?" " Non, mais ce n'est pas comme ça que je t'ai élevé mon garçon. Rappelle toi en." J'eus un léger sourire et un hochement de la tête. " Cette part d'ombre qui est en toi, ne la laisse pas prendre le dessus. L'humanité a beaucoup de choses à offrir, ne ferme pas la porte definitivement Charlie. Tu pourrais le regretter." " Peut-être en ais-je tout simplement pas envie. Comment fais tu pour y croire malgré tout ?" " J'ai bon espoir qu'un jour, on puisse tous vivre en harmonie." " C'est pas demain la vieille que ça arrivera. Les humains sont tous pareils. Ils craignent ce qu'ils ne connaissent pas. Ils se font la guerre, tout ça pour avoir un peu de pouvoir." " Et ?" " Ils ne nous accepteront jamais. Pas plus les sorciers que les autres créatures. Ton ami vampire est chassé depuis la nuit des temps." " C'est un fait, mais il a survécut, tout comme nous." Je grogne légèrement, sachant qu'il avait raison. " Que comptes-tu faire maintenant ?" " Je ne sais pas." Je n'avais pas songé à cela pour tout dire. Je ne savais absolument pas quel but donné à mon existence désormais. " Tu peux rester autant de temps que tu veux ici avec moi. C'est aussi ta maison, ne l'oublie pas. Tu seras toujours le bienvenue. Sauf si tu décide de me tourner le dos et de renier tout ce que je t'ai appris. Le choix t'appartient." Je le regarde pendant quelques secondes avant de détourner les yeux vers l'extérieur. Il est vrai qu'il avait toujours été là. Serais-je capable de me détourner de lui en sachant qu'il est le seul à avoir cru en moi ? Je n'en savais rien. Mais il avait raison sur un point, cette part d'ombre réclamait justice et vengeance et je ne savais pas comment la faire taire en sachant qu'il était trop tard.

Reprendre une vie normale ne fut pas aussi facile que je ne l'aurais cru, mais je ne m'en sortais pas si mal non plus. À côté des autres qui revenaient de la guerre, j'étais même plutôt chanceux. Je passais pas mal de temps en compagnie d'Elias, l'écoutant me raconter ce que j'avais loupé. Et visiblement, il s'en était passé des choses. Il ne me parlait pas de lui et je n'avais jamais abordé la question. Je savais juste qu'il était l'enfant d'un démon inférieur, mais que ses connaissances et sa magie curatives le mettait, entre autres choses, sur le même pied d'égalité que moi. Il n'était pas bon de contrarier cet homme, après tout, c'est un sorcier. Il était ami avec un vampire depuis longtemps et je l'avais croisé à certaines occasions, mais mis à part ça, il restait secret. Je ne savais même pas son âge. Et je ne cherchais pas à en savoir plus. Nous avions tous nos petits secrets après tout. Il continuait de se comporter avec moi comme il l'avait toujours fait, malgré ce petit séjour à Edom et je ne lui en parlais pas non plus. Il avait une nouvelle apprentie, une gamine trouvée au gré de ses voyages, sans que je ne sache vraiment où et comment. Elle aussi manipulait l'élément de feu et je devais donc lui apprendre à maîtriser sa magie, sous la supervision du vieil homme. Elle n'était pas la fille d'un démon supérieur et sa puissance n'était donc pas comparable à la mienne, mais elle s'en sortait bien. Et je prenais plaisir à lui donner des leçons, à la reprendre quand ce n'était pas parfait, ce qui la faisait râler et rire Elias. " Sois plus souple avec elle, elle n'est pas comme toi." " La magie élémentaire de feu est dangereuse. C'est toi qui me l'a rabâcher durant des années, tu te souviens ?" " Parfaitement, mais sois plus gentil." " Tu peux me laisser souffler un moment ? Je suis fatiguée." " C'est bon, fin de la leçon, on reprend demain." Elle eut un sourire victorieux aux lèvres et quitta la pièce. " Qu'est-ce que tu en penses ?" " Elle est prometteuse, si elle est plus attentive ça ira." " Tu étais pareil au même âge, je te rapelle." J'eus un sourire amusé avant de soupirer et de venir m'asseoir devant lui. Prenant un livre au hasard, je fronce les sourcils. " Les secrets du corps humains ? Sérieusement c'est quoi ce livre ?" " C'est ce qu'on appelle s'instruire, Charlie." " La nécromancie est proscrite depuis bien longtemps." " Qui te parle de nécromancie ?" " Elias..." " Ne t'en fais pas, je me tourne vers la médecine. Rien de répréhensible. Et puis tu te doute bien que de nous deux, c'est toi qui a le plus de connaissances pour pratiquer cet art interdit depuis des lustres." Évidemment, mais je me gardais bien de le dire et d'en faire usage. " La médecine donc ? Tu n'as pas peur de faire concurrance à tous les charlatans qui pullulent en vendant des remèdes miracles ?" " Tu t'inquiète pour moi ?" " Pas vraiment. Mais fais juste attention, je ne veux pas qu'il t'arrive malheur, les conséquences pourraient être terribles." " Je n'en doute pas, mais je sais protéger mes arrières." Je repose le livre et me lève avec un sourire aux lèvres. S'il devait lui arriver quelque chose, plus rien ne m'empêcherait de brûler ce monde et il le savait autant que moi.

Je ne sais même pas pourquoi je me suis mêlé à cette guerre qui ne me concernait absolument pas. Mais j'y étais et j'avais constaté de mes propres yeux que l'humanité n'était peut-être pas aussi bonne que ce qu'elle voulait nous laisser croire. J'avais vu des choses ignobles tout au long de ma vie, mais là, ce n'était pas le même niveau. C'était différent. Trois ans que j'étais parti, sans trop savoir ce qui m'avait poussé à y participer, j'avais tué pas mal de personnes, c'était la guerre après tout, n'est-ce pas ? Pourtant, je n'avais pas eu recours à la magie, comment expliquer aux autres ce qui se passerait ? Mais il y avait bien une chose pour laquelle je m'étais révélé doué, c'était la torture. Rien de gratuit, juste pour avoir des infos et indirectement, cela me faisait également du bien de décharger un peu de ma colère et de ma haine. Ces hommes n'étaient pas bons, certainement plus pourris que la plupart des gens. Je n'étais pas le seul sorcier engagé dans ce conflit, j'en avais reconnu d'autres, que ce soit de mon côté ou chez les ennemis. Après tout, l'énergie magique ne ment pas. Il y avait des rumeurs comme quoi, il y avait des gens capables de se transformer en bêtes féroces et de vampires et ça me faisait bien rire parce que je savais que ce n'était pas impossible. Il existait toutes sortes de créatures dans ce monde. J'en étais moi-même une. La guerre était sur le point d'être terminée. Nous n'étions plus très loin de Berlin, mais les Soviétiques avaient de l'avance sur nous. Qu'importe au final, n'est-ce pas ? Au fur et à mesure de notre avance, nous pouvions voir la débâcle de l'armée allemande, certains se rendaient sans même tirer un coup de feu, d'autres essayaient la fuite, d'autres le suicide et quelques-uns essayaient de défendre ce qui pouvait l'être, mais sans grand succès. Les rumeurs du front de l'Est nous parvenait plus ou moins, ils avaient découvert les mêmes choses que nous, les mêmes atrocités, les mêmes horreurs. Plus dégoûte qu'autre chose, je ne disais rien à ce sujet, mais je n'en pensais pas moins. Une nuit, le baraquement qui contenait pas mal de haut gradés des armées défaites prit feu. L'enquête a conclu à un incendie volontaire, mais le responsable ne fut jamais trouvé. Et j'avais pris un plaisir fou à y mettre le feu. Si je le pouvais, je recommencerais certainement. Pas par vengeance, ni même par compassion, mais juste parce que ces hommes étaient mauvais et de la même branche que ceux qui avaient tué ma mère. Quelques semaines plus tard, l'armistice était signé et la plupart d'entre nous sont rentrés au pays. Après trois ans d'absence, je rentrais enfin chez moi, en vie, avec quelques cicatrices, mais rien de bien méchant. Elias fut soulagé de me voir revenir et la vie reprit doucement son cours jusqu'à mon départ pour New York en mars 1950.

Le besoin de changer d'air, m'avait poussé vers New York, la ville où l'on trouvait toutes sortes d'opportunités, si l'on sait s'y prendre. Pour moi, c'était comme le paradis et bien évidemment, je m'amusais bien. Quelque part, j'en avais besoin après toutes ces années d'apprentissage, puis de guerres. Sans compter Edom, mais cette partie-là, n'avait pas été une grande partie de plaisir. Je ne sais plus comment j'ai échoué dans cette galerie exactement. Tout ce dont je me souviens c'est que c'était une soirée spéciale et la jolie blonde qui m'attirait comme un aimant. Elle était magnifique, dans tous les sens du terme. Impossible de détacher le regard de sa silhouette et cela semblait l'amuser plus qu'autre chose. Vilaine petite chipie. Je décide de l'aborder alors qu'elle semblait être en pleine contemplation d'un tableau. " C'est une belle oeuvre, n'est-ce pas ? Qu'est-ce que cela vous inspire ?" Je regarde le tableau et eus un haussement d'épaules. " Päs grand-chose, je n'y connais rien en art." Elle eut un rire amusé. " A dire vrai, les tableaux, j'en ai un peu rien à faire. Vous en revanche, c'est une autre histoire." " Un charmeur, voyez-vous ça..." " Absolument pas, vous dire que vous êtes magnifique n'est pas un mensonge, mais je pense que vous le savez déjà. Vous êtes ce genre de femmes, de celles qui savent qu'elles attirent le regard et qui en joue. Ne faites pas la timide, cela ne vous ira pas." " Et vous je sais quel genre d'hommes vous êtes." " Vraiment ? Je vous écoute." " Le genre à être charmeur pour obtenir ce qu'il désire pour ensuite disparaître complètement." " Peut-être bien, mais en général, je reste plus longtemps qu'une nuit." Un léger silence s'installe, comme si on se jaugeais mutuellement, puis finalement, à la fin de la soirée, nous sommes repartis ensemble. Après deux mois d'idylle et parce que j'avais des choses à faire de mon côté, je suis partis, mais avec un certain pincement au coeur. Je savais que c'était une fée et elle savait que j'étais un sorcier, nous n'avons pas pu nous cacher nos natures respectives bien longtemps, mais pour la première fois de cette vie, il semblerait que je me sois réellement attaché à une femme. Elle n'était pas facile à vivre, mais moi non plus. Mais qui sait, peut-être qu'on se reverra, après tout, l'immortalité, c'est long, surtout quand on fait attention.

Après plusieurs mois à m'amuser et à aller dans d'autres grandes villes, je suis retourné à la Nouvelle-Orléans ou j'ai commencé à me consacrer de façon intensive à la vie de la communauté sorcière. Elias était surpris d'un tel changement de comportement, mais ce que j'avais vu ailleurs m'avait autant révolté qu'inspirer. Il m'a fallu quelques années pour être l'assistant du Grand Sorcier, un poste que je n'avais jamais réellement envisagé d'occuper, mais il semblerait que j'avais les qualités requises pour occuper un tel poste, alors soit. Elias était fier de me voir prendre un tel chemin et il pensait sincèrement que cela m'éloignerait de cette idée de vengeance, de la magie noire, des démons, et de mon père. Ce fut le cas pour un temps, mais on n'est jamais tranquille quand on est le rejeton d'un démon supérieur. Il m'arrivait d'avoir des moments de calme et d'autres où je peinais à dormir correctement. Je haïssais mon paternel et il le savait très bien. Ce connard n'avait-il donc pas d'autres gosses à tourmenter ? Il m'avait lui-même avoué en avoir trois autres. Visiblement j'étais son préféré et je n'étais pas certain d'aimer cette idée.

" Tiens Charlie j'ai eu des nouvelles d'Olympe si jamais ça t'intéresse." Je venais à peine de rentrer, mais je m'arrête, fais demi-tour et entre dans la bibliothèque où se trouvait mon mentor. Un rictus sur les lèvres. " Elle a demander de tes nouvelles." " Mais bien sûr. Le jour où ça arrivera, il neigera à Edom..." Je soupire et prends place en face d'Elias. " Mais je t'en prie, parle moi de cette sorcière tellement exceptionnelle, selon vos propres dire, à toi et à Ruben." " Elle l'est." " Ce n'est pas la seule." " Tu sais que tu pourrais reconnaître qu'elle n'est pas dénué de talent. Cela ne te tueras pas." Je ricane sans répondre. " Tu me fatigue. Tu aurais pu apprendre des choses avec elle, au lieu de ça tu..." " Je ne veux rien apprendre d'Olympe de Briant. Surtout pas si c'est pour l'entendre pour les deux prochains siècles que je lui dois quelque chose. Je préfère encore retourner à Edom plutôt que de vivre cette situation. Elias soupire et secoue la tête. " Cela dit, heureux de la savoir encore en vie. Cela fait bien longtemps que je n'ai pas eu le loisir de lui pourrir la vie." " Tu es un vrai gamin." Je me lève et m'éloigne pour quitter la pièce. " Je sais."

Entendre parler de la fille de Lucifer m'avait fait prendre conscience que cette garce était bien mieux établie que moi dans la communauté sorcière. Cela dit, nous n'étions pas sur le même continent donc j'avais statistiquement assez peu de chances de croiser sa route pour les prochaines décennies. Mais une surprise n'arrive jamais seule et j'eus également le plaisir de recroiser la route de Judith. Toujours la même, toujours aussi belle. Elle n'avait pas changé, mais moi non plus. La seule différence notable, c'est qu'on avait décidé de se laisser une chance, de toute façon, autant faire un bout de chemin ensemble. Elias était ravi de la nouvelle, persuadé que cela me mettrait du plomb dans la cervelle. Il n'avait pas entièrement tort. Et à la fin de l'année, lorsque le poste de Grand Sorcier me revint, elle était là, au côté d'Elias, quand bien même c'était une fée et pas une sorcière. Mais je l'aimais, plus que je ne pensais pouvoir aimer quelqu'un un jour. J'avais atteint mon but, j'étais devenu Grand Sorcier de la Nouvelle-Orléans. Mais le fait que je sois devenu quelqu'un avait sans doute attiré de nouveau l'oeil de mon père sur ma vie et les semaines suivantes furent un véritable enfer. Heureusement que je n'étais pas tout seul, sinon je crois que j'aurais été à Edom pour la seconde fois pour essayer de lui refaire le portrait. Bon je serais mort, mais c'est qu'un détail.

L'an 2000 commence par une visite à Elias, à Bâton-Rouge sa ville de prédilection. Cela faisait désormais dix ans que j'étais Grand Sorcier, j'avais une vie stable, avec une compagne que j'aimais, quand bien même ce n'était pas simple tous les jours. Nous étions deux forts caractères et il y avait parfois des étincelles, notamment sur le sujet des enfants. Elle en voulait, pas moi. Enfin si, mais je n'étais pas encore prêt pour assumer une paternité quelconque. Je n'avais pas la patience d'Elias par exemple ce qui compliquait un peu les choses. Mais la demande d'Elias tombait bien, j'avais besoin de partir une journée ou deux et je laisse donc mon assistant s'occuper de tout. Il était bien ce petit, j'étais content de l'avoir à mes côtés. Il était discret et très efficace. Comme il le disait bien, j'étais visible pour deux, j'étais quelqu'un d'extraverti après tout et j'aimais bien rencontrer des gens. Même les responsables des autres races en ville. Ça ne marchait pas toujours cela dit, je détestais l'un des leaders vampiriques, ce qui me faisait un point commun avec la meute de loups avec qui le contact passait plus facilement. Ça et les nombreuses cuites prises ensemble... Bah ouais, on ne se refait pas ! Le manoir qu'occupait Elias depuis des siècles maintenant était identique à mes souvenirs, voilà bien longtemps que je n'avais pas mis les pieds ici ! J'entre et y trouve Karen qui semblait m'attendre et elle me sauta dessus sans me laisser le temps de réagir. Elle avait bien grandi et mon dieu elle piaillait toujours autant ! J'avais même du mal à la suivre, mais je retenais le fait qu'elle pensait être meilleure que moi avec l'élément de feu. Bah tient dans tes rêves. Mais pas le temps de lui répondre qu'Elias arriva. " Heureux de te revoir à la maison de nouveau." J'eus un léger sourire aux lèvres. " Une chose qui ne change pas, c'est bien cet endroit." Je le suis, désireux de savoir pourquoi il m'avait fait demander. En arrivant à la bibliothèque, je vois un garçons d'une quinzaine d'années physiquement. Il reprenait donc des apprentis ? " Ce garçon à besoin d'un mentor. Je veux que ce soit toi." " Je... Quoi ?" " " Es-tu devenu sourd avec le temps ? Eliott est un garçon intelligent, je pense qu'entre vous deux, tout se passera bien." " Mais je ne suis pas du tout prêt pour ça !" " Au contraire ! De toute façon il n'a personne d'autre que toi désormais." " Dis moi que tu n'es pas sérieux ! Tu peux t'en occuper toi, ou Karen !" " Charlie, cesse donc de faire l'enfant. Je t'ai observé ces dernières années, tu as gagné en maturité, même si ce n'est pas toujours évidant au premier coup d'oeil. Tu es prêt. Et ça fera surement plaisir à Judith." " Oh ça j'en doute pas." " Sa mère l'a abandonné, je l'ai donc recueilli, mais désormais, il est temps qu'il apprenne a maîtrisé sa magie. Il est seul, tout comme tu l'étais quand tu m'a trouvé. Sois patient, compréhensif et tout se passera bien." Je reste silencieux, observant ce garçon dont je ne savais rien. Ce garçon qui allait devenir le mien. " Eliott, viens voir une seconde." Le garçon délaisse son livre et s'approcha. " Voici Charlie, ton nouveau mentor. Je vous laisse faire connaissance désormais." J'eus un haussement de sourcil. " Reste autant que tu veux, cette maison est aussi la tienne. Quand vous serez prêts à partir, faites moi signe." Eliott était né à la Nouvelle-Orléans, fils d'un démon mineur, sa mère l'avait abandonné à la première démonstration de magie. Son élément était la Terre, un peu comme Judith qui maniait les forces de la nature avec sa magie. Ils allaient bien s'entendre. Et puis au fil de la discussion, je me rends compte que nous avons pas mal de choses en commun et que cela n'était pas dû au hasard. Elias avait bien senti les choses. Nous sommes repartis le lendemain à la Nouvelle-Orléans. Judith était aussi surprise que je l'ai été, mais son sourire ne trompait pas. Elle était heureuse, parce qu'il allait être comme notre fils. Ce qui ne manqua pas. Quatre ans plus tard, ce fut Illona qui vient rejoindre notre famille. Une fée, que sa communauté lui avait demandé de prendre sous son aile. Ce que bien sûr j'accepte. La relation que j'avais avec Judith faisait que j'étais assez proche des fées de la ville, bien qu'il y ait certaines tensions, mais rien de trop problématique à mon niveau. Une compagne, deux enfants, un poste à responsabilités, tout n'allait pas si mal que ça pour moi en fin de compte.

Mais très vite les tensions reviennent, les querelles refont surface et nous assistons à la renaissance du Cercle de Valentin Morgenstein. Je sais que ça va aller de plus en plus mal, j'ai encore en mémoire ce qui s'est passé la dernière fois. J'ai toutes la peine du monde à convaincre Judith de prendre les enfants et d'aller trouver refuge chez Elias. Moi je ne pouvais pas les accompagner parce que j'avais une ville à protéger et des sorciers sous ma responsabilité. Ce fut un carnage en ville, les créatures obscures se battaient pour leurs survies et j'ai d'ailleurs bien failli y passer une fois ou deux. Et lorsque Valentin périt enfin, j'avais espéré que tout s'éteigne avec lui, mais il avait un fils qui reprit le combat et les violences redoublèrent encore. Aucune ville n'était épargnée et j'ai perdu quelques sorciers au passage. Je ne donnais que peu de nouvelles à Judith, pas par envie, mais parce qu'elle n'avait pas besoin de savoir exactement ce qui se passait. Je pensais qu'on n'en verrait pas le bout, mais lors de la bataille décisive qui faillit rasé toute la ville de Los Angeles, le successeur de Valentin tomba enfin et ce fut la fin de la Guerre Obscure. Un soulagement certes, mais les pertes avaient été lourdes. Je revins alors à Bâton Rouge, chercher les miens, épuisé et blessé, mais en vie. Cette année 2007 se termina avec la signature des Accords et les fées dans leur entièreté furent mises au ban de la communauté des créatures obscures. Judith me fit promettre de ne plus prendre part à un conflit quel qu'il soit, surtout si ça manquait de me tuer. Mais intérieurement, je sais que je ne respecterais pas cette promesse et elle aussi sûrement, mais ça la rassurait sur le moment. Elle gardait la tête haute, parce qu'elle avait mon soutien et celui d'Elias dans notre ville, même si je savais que ce n'était pas évident pour elle. Le monde des fées lui était quasiment inconnu. Elle y était née et y avait passé quelques années, mais elle connaissait plus le monde des terrestre en comparaison. Et elle n'avait juré fidélité à aucune reine.

Deux ans se passent alors que le monde obscur essaye de s'en remettre. C'est aussi le cas pour moi. J'avais perdu pas mal de sorciers dans la bataille, mais ce n'était pas mon plus gros problème. Mon paternel avait décidé qu'il s'ennuyait et à chaque fois que cela semblait être le cas, il revenait m'emmerder. Et à chaque fois il allait plus loin, toujours plus loin. Jusqu'à ce que je ne le supporte plus. Il était donc temps de l'invoquer pour savoir ce qu'il voulait exactement cette fois. Je m'étais arrangé pour que Judith et les enfants ne soient pas là, je ne voulais pas les mêler à cette histoire. Mon paternel était assez sadique pour se jouer d'eux également. Je connaissais le sort d'invocation par coeur depuis le temps et une fois que ce fut prêt, je décide de réciter les quelques paroles pour le faire venir jusqu'à moi. J'avais disposé un miroir, afin qu'on puisse avoir une discussion. J'attends plusieurs secondes après, mais rien, soit il prenait son temps, soit il se foutait de ma gueule. Je me détourne alors pour prendre un verre en attendant, j'avais tout le temps du monde devant moi.  " Aaaah Charlie, ça faisait longtemps..." Je me fige et eus un frisson le long du dos. " Pas assez non." Je me retourne et le vois au travers du miroir. Je le haïssais, plus que je ne pouvais le dire. " Alors mon enfant, que se passe t'il au juste ?" " Te fous pas de ma gueule, tu le sais très bien." Un sourire se dessine sur ses lèvres, froid, mesquin, sadique. " Je m'ennuie et il semblerait que tes autres frères et soeurs ne soient pas aussi intéressants que toi." " Ce n'est pas mon problème." " Oh que si ça l'est... Du moins ça le deviendra si je m'amuse avec ton fils." " Ne le mêle pas à nos histoires !" " Sinon quoi ?" Je serre la mâchoire, sachant parfaitement que je ne suis pas de taille contre lui. Il eut un rire qui me glaça le sang." Voilà ce qui va se passer, tu va venir me voir, qu'on puisse passer un peu de temps ensemble. En contrepartie, je ne viendrais pas hanter les nuits de ton fils. Bien entendu c'est une offre unqiue et..." " Très bien, j'accepte." " Oh, voyez vous ça ! Je te recontacterais Charlie. A bientôt." Puis ce fut le silence. " C'est ça, à bientôt espèce de fils de pute."
Le plus dur ensuite fut de l'annoncer à Judith qui comme je m'y attendais, le prit assez mal. Après une énième dispute, elle m'annonça qu'il était hors de question que les enfants assistent à ça et elle décida de les emmener ailleurs. Elle insista pour connaître la raison de ce "voyage" qui n'en était pas vraiment un, mais je restais évasif. Lui dire que mon père pouvait certainement foutre la vie d'Eliott en l'air ne la rassurerait pas. J'annonce juste que j'ai des choses à régler. Ce qui était tout à fait vrai. Elias aussi était contre cette idée et comme je ne savais pas combien de temps j'allais partir, je décide de démissionner de mon poste de Grand-Sorcier et suggère mon assistant à la place, qui en avait tout à fait la carrure. Et puis le jour fatidique, je me rends une fois de plus à Edom.

Edom n'avait rien d'une destination touristique de rêve. Loin de là et je le savais bien, mais j'étais prêt à endurer quelques années coincées ici, si ça pouvait permettre à Eliott de vivre normalement. Je ne savais que peu de chose de ce qui se passait dans le monde terrestre, il ne laissait rien filtrer, sauf des informations par-ci et là, dans le seul but de me torturer. Et ça marchait assez bien. Il savait que je n'aimais pas les humains, parce qu'ils ont tué ma mère quelques siècles plus tôt, mais avec le temps cette haine s'était transformée en une indifférence quasi totale. Leur sort ne m'intéressait pas plus que ça, bien qu'ils fassent partie intégrante de notre monde. Et puis il y avait les moments de tortures physiques, d'autres cicatrices qui s'ajoutaient aux autres. Les blessures démoniaques ne guérissent jamais vraiment, j'ai juste appris à vivre avec cette douleur. J'endurais, j'encaissais parce que je savais bien comment il était, même si cela ne m'empêchait pas de me rebeller. Je ne suis pas un enfant facile et malgré les punitions, je continuais de m'élever contre lui à la moindre occasion. Il voulait me briser, je ne lui en laisserais pas le loisir. Je devais partir d'ici à un moment, j'avais des choses à faire encore. Cinq ans se passent sans que je ne sache réellement ce qui se passe. Décidant que j'avais assez payé ma dette et je sentais qu'il commençait a se lasser également de m'avoir comme animal de compagnie, pour la seconde fois, je pus retourner dans le monde des hommes. En pleine guerre. Encore.

Je suis revenu à la Nouvelle-Orléans en février 2014, à la surprise générale. La guerre féerique battait son plein et j'avais du mal à comprendre comment on en était arrivé là. Naturellement, j'ai proposé mon aide et j'ai réintégré la communauté sorcière et mon coven. Lors d'une attaque particulièrement meurtrière, on me proposa de reprendre mon poste de Grand Sorcier, vu que celui qui m'avait succédé n'était plus. Il était mort en plein combat. J'appris alors que Judith et les enfants étaient à l'abri, Elias savait où ils étaient en revanche et m'assurait qu'ils ne risquaient rien. Par contre, dès qu'elle apprit que j'étais revenu, elle me supplia de venir les rejoindre, chose que je refusais tout naturellement. Eliott vient me rejoindre et j'ai absolument tout fait pour le garder loin des combats. Et ça a été efficace pendant plus d'une année, mais les émeutes anti-créatures étaient de plus en plus nombreuses et de plus en plus violentes. Les combats étaient partout en ville et j'essayais de garder le coven le plus en sécurité possible. Sauf que c'est le combat qui est venu jusqu'à lui lors de l'attaque de notre QG. Il est mort en essayant de défendre les enfants. J'étais à l'autre bout de la ville quand la nouvelle nous parvint, mais je suis revenu trop tard. Et pour la première fois depuis Salem, depuis que j'ai vu le corps de ma mère au bout d'une corde, j'ai pleuré. C'était mon fils et on me l'avait pris. La lettre que j'ai écrite à Judith pour lui apprendre la nouvelle fut l'une des choses les plus dures que j'ai eu à faire. Peu de temps après, elle m'annonça qu'elle allait à Alicante, vu que la cité avait ouvert ses portes pour accueillir ceux qui en auraient envie.

Je savais Judith et Illona en relative sécurité, mais il était hors de question que j'y aille. J'avais un coven à protéger, malgré les pertes toujours plus lourdes, toujours plus nombreuses. Les autres races n'étaient pas épargnées non plus, mais on s'était recentré sur nous afin de mieux nous protéger. La situation devenait critique et plusieurs sorciers parlèrent alors de l'idée de rejoindre Edom, d'autres l'avaient fait, mais je me refusais catégoriquement à cela. Je savais qu'Edom était dangereux et que de les conduire là-bas, ça serait en condamné le plus grand nombre et si jamais on y va c'est sur le territoire de mon père et c'est encore pire.  " Charlie c'est une solution comme une autre." " Bah tu vois Elias, de tous les sorciers sensés que je connaisse, je pensais que tu serais contre cette idée, après tout, ce n'est pas tout qui a jugé et condamné les deux passages à Edom ?" " Ce n'est pas..." " Bien sûr que si. Puis tu n'imagine pas le prix a payer pour garder tout ce petit monde en vie dans le royaume de mon père." " Alors quoi ? Tu condamne tout le monde ? Olympe..." " Je n'en ai rien à foutre de ce que peux faire Olympe ! Qu'elle aille passé les deux cents prochaines années à Edom si ça lui chante, mais pas moi. Je préfère encore envoyer tout le monde à Alicante." " Alors fais-le. On ne peut plus les protéger sans aide extérieur." " Je sais. Fais passer le mot. On part à Alicante dès que possible." Alicante, la cité de Verre, la capitale des Nephilims. Putain. Mais ça vaut mieux qu'Edom. Mes sorciers méritent bien mieux que l'enfer, littéralement. Edom est et restera un truc entre mon paternel et moi, je refuse d'y impliquer qui que ce soit de plus. " Tu as fait de ton mieux Charlie." " Ouais, je sais. Mais ce n'est jamais suffisant." " Non en effet. Je suis désolé pour Eliott, mais il faut que tu arrête de t'en vouloir. Ce n'était pas prévisible." " Tu veux que je le justifie comme ça auprès de Judith ? Que la mort de notre gamin n'était pas prévisible ? J'aurais du le renvoyer avec elle dès que les choses sont parties en sucette, mais j'ai cru... J'ai cru que je pourrais..." Le protéger. J'y ai vraiment cru, mais j'avais échoué. " Tu trouvera les bons mots." " J'en doute." Il a fallu plusieurs jours pour rassembler tout le monde et s'assurer qu'Alicante était prête à nous accueillir. Les attaques continuaient toujours et c'est à contrecoeur que j'abandonne cette ville. Mais j'y reviendrais un jour, je m'en fis la promesse.

" Te voilà enfin Charlie Ashford ." Cette voix, je la reconnaîtrais entre milles. Je venais tout juste d'arriver en ville, je l'avais prévenue, donc cela ne m'étonne pas, en revanche quelque chose dans sa voix.... " Judith, tu..." Je vois le mouvement de sa main, mais trop fatigué, épuisé, je n'eus pas un mouvement d'esquive. Au fond, cette baffe, je la méritais. Elias qui se trouvait en retrait ne bronchait pas, conscient que s'il disait quoi que ce soit, elle allait aussi le désigner comme fautif. Elle était en colère et je pouvais le comprendre. " Tu ne l'a pas volée celle là et tu mérite encore pire. Comment as-tu pu laisser une telle chose arrivée ? Tu étais sensé le garder en vie, tu n'avais que ça a faire, le garder en vie !" " Tu veux vraiment discuté de ça ici ? " " Oui pourquoi ?" Je soupire, la prend par le bras et l'entraîne à l'écart. Je vois Elias emmener Illona qui semblait désespérée par le comportement de sa mère. " J'ai fais ce que j'ai pu, tu comprends ? Je ne l'ai jamais emmener avec moi et prendre part aux combats, mais le QG a été attaqué en notre absence et je n'ai pas pu revenir à temps. Tu me juge responsable ? Très bien, si ça peut te permettre de te sentir mieux. Tu crois que je m'en veux pas pour ça ? Tu crois vraiment que je ne sais pas ce que tu ressens ? Alors arrêtes d'être égoïste pour l'amour du ciel. J'avais un coven a protéger, j'ai failli oui effectivement, mais ne dis pas que je n'ai pas essayer." Je soupire et reprends. " Le fait que tu ne sois pas venue le chercher te rends aussi responsable que moi. Alors si tu as fini de me faire culpabiliser, j'aimerais bien voir ma fille que je n'ai pas vue depuis deux ans. Et ensuite, je vais aller dormir, parce que je suis épuisé." Une fois ce fait mis au clair, j'ai retrouver ma fille. Mais le combat n'était pas terminé. Je m'accordais juste une pause.

La bataille finale eut lieu à Alicante. Il était temps de stopper cette guerre qui avait déjà trop coûté. Je m'étais positionné en première ligne, pas très loin de ma sorcière bien-aimée Olympe de Briant. Bah tient, est-ce étonnant qu'on soit tous les deux montés au créneau ? Pas vraiment. Et lorsque la bataille a commencé, il a été facile de constater que ça allait être un carnage, personne ne faisait de cadeau à personne et très vite, je me retrouve avec du sang sur les mains, mais cela ne m'arrête pas. La débauche d'énergie magique qui fut la mienne n'avait pour limite que ma propre vie et je savais que j'avais de la réserve. J'ai enchaîné les sorts sans m'arrêter quasiment. J'ai été blessé, à l'épaule, mais même avec un bras je pouvais lancer des sorts. La nuit fut longue, trop longue sans doute et lorsque la rumeur commença à circuler comme quoi la Reine des fées avait été défaite, je savais que cette guerre était gagnée. Mais elle avait un prix. Un prix trop lourd. Lorsque l'aube commença tout juste à poindre, je me suis traîné vers la place centrale, aidant ceux que je pouvais sur le chemin, malgré le peu de réserve magique qui était la mienne. J'étais épuisé, couvert de sang et je fus pris d'un horrible sentiment alors que j'entendais les premiers cris déchirants. Des morts, il y en avait partout. Mais je ne m'attendais pas le moins du monde à trouver Judith, en train de hurler et de tenir le cadavre de notre fille. Un trou dans la poitrine. Je ne me souviens de rien d'autre, ce fut le trou noir.
A mon réveil quelques jours plus tard, je dus faire face à cette réalité. Illona était morte, Judith avait décidé de partir et je me rendais compte que je ne savais pas quoi faire de ma vie désormais. Retourné à la Nouvelle-Orléans n'avait pas de sens pour le moment et de toute façon, j'étais bien trop faible. Elias resta avec moi dans un premier temps, mais une fois que je recommençais à être autonome, il décida d'aller voir ce qui restait de ses connaissances à travers le monde. A part quelques exceptions, je me retrouvais seul et la meilleure chose que j'ai trouvée pour ne pas complètement sombrer dans le chagrin, ce fut l'alcool. En grande quantité, plus que la normale. Les jours, les semaines puis les mois passèrent sans que rien ne change vraiment pour moi. Toujours ce même vide, ce même sentiment d'avoir échoué à protéger les miens. L'alcool aidait à rendre certaines journées meilleures que d'autres.

Les années passant, la vie à Alicante se passe dans une certaine indifférence pour moi. Ici ou ailleurs, c'était du pareil au même. Olympe était passée grande sorcière de la ville et elle était en charge des sorciers de la ville. Ironique que je sois sous ses ordres, alors que j'avais toujours veillé à être indépendant. J'avais même trouvé un job à l'académie en tant que professeur de magie noire, j'y allais quand j'étais en état d'y aller. Je n'avais pas de nouvelles de Judith et je ne cherchais pas à en avoir. On ne s'était pas quitté en bons termes après tout et la mort de nos deux enfants avait quand même bien amoché notre relation, même si au final, nous n'étions responsables de rien. Mais avec l'approche des nouveaux accords, les tensions revenaient de plus en plus et contrairement à certains de mes collègues, j'avais un avis plutôt conservateur de la chose, sans doute parce que si Morgenstein père et fils, puis les fées, n'étaient pas venus foutre le bordel, rien de tout cela ne serait arriver. La situation précédente n'était pas mieux, mais le système marchait.

" Allez Charlie ouvre cette porte !" Je n'avais pas envie, mais je sais qui se trouve derrière la porte. L'une des rares à ne pas avoir abandonner mon cas avec Elias. Je soupire et malgré le mal de crâne due à la cuite de la veille, je vais lui ouvrir. " Bonjour à toi aussi Tessa." Je me décale pour qu'elle entre. " Non mais regarde moi ce foutoir, tu vis dans une porcherie, Charlie." Je hausse les épaules et attrappe un t-shirt, histoire de paraître plus présentable. " Tu as des cours a donner aujourd'hui, allez active toi avant d'être encore en retard et de te faire réprimender par Olympe." " J'ai pas envie. Et puis Olympe peut aller se..." " Fais le pour moi, pour me faire plaisir." Avec son regard de chaton, comment résister ? Elle me connaissait bien Tessa, même si nous n'avions pas le même père démoniaque, elle était une amie proche, comme une soeur et j'avais du mal à lui refusé quoi que ce soit.  Je grogne et marmonne un truc lui demandant de me laisser au moins le temps de prendre une douche. Elle avait gagné. Une journée de plus à passer, ce n'est pas la mort, n'est-ce pas ?

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<fc>Belzébuth</fc><blockquote>☩ Marques : Ailes de mouches tatouées sur la peau, rune élémentaire en son centre.
☩ Enfants : 4
☩ Agrandir la famille :Oui il reste deux places</blockquote>

Bonjour et bienvenue à toi sur l’aventure Fallen Brothers !

Alors que tu débutes ta présentation, voici quelques informations que tu dois savoir !

À partir d’aujourd’hui, tu as 15 jours pour rédiger et terminer ta présentation. Si ce n’est pas assez, nous pouvons te donner un délai de 2 semaines supplémentaires. N’oublie de signaliser ta fiche terminée dans ce sujet.

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Enfin, nous te souhaitons bon courage pour la rédaction de ta fichette !
Le staff de SH Fallen Brothers

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Notre avis sur ta fiche

En voilà un qui va finir de pourri mes journées au Coven Je suis déjà fatiguée de le lire mais très émue en contre partie, hâte de le retrouver en jeu et de voir s'il va surmonter son chagrin petit à petit Rebienvenue parmi nous petit chat

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Et dès à présent, tu peux nouer du lien communautaire en passant par ta fiche de liens, pour bien t’ingérer à l’aventure. Pour la démarrer, n’hésite pas à poster une fiche de RP pour ne pas te perdre au fil de tes récits. En manque d’aventure ? Poste une recherche de RP afin de trouver des camarades de jeu à Alicante. Finalement ta fiche n’était pas assez longue ? Tu peux développer plus dans tes mémoires, un espace personnel et modulable selon tes envies t’y attend ! Besoin de passer un appel ? Les communications sont là pour ça également

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