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made a deal with the roses (idunn)

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Franz Rosenthal
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made a deal with the roses
appartement était bien calme lorsque t’étais rentré. pour cause, étais le premier arrivé. pas comme si ça te dérangeait, avantage de pouvoir te poser tranquillement, comme bon te semblait. une belle prolongation de la journée assez calme passée à la librairie, où remous s’étaient pratiquement faits absents. avais ramené sous le bras un ouvrage sur lequel tu ne t’étais jamais attardé jusqu’à présent, attention avait été attirée grâce à un client quelques jours auparavant, voulant une couverture plus imposante que l’originale. quelques lignes happée à la volée lors du travail avaient suffi à ce que tu te trouves la version allemande à lire plus posément. ce que t’avais commencé à faire une fois débarrassé et installé dans un des fauteuils du salon. une des meilleures manières d’attendre nathan après tout, excuse parfaite pour prêter le moins d’attention possible à idunn, si jamais elle était deuxième à faire son apparition.

dernière idée s’estompe au rythme des pages, mais ne peut que refaire soudainement surface lorsque léger bruit se rapproche de l’entrée, pas besoin de plus qu’une fraction de seconde pour te rendre compte que c’était bel et bien la blonde qui venait de rentrer. moue planquée derrière le livre qui se dessine malgré tout à la constatation, en guise de salutation mélange de marmonnement et de grognement, était mieux que rien, difficile d’être de meilleur composition.

le regard plus que rivé sur l'ouvrage; bien trop pour que ce soit plausible, parce que les pupilles fixent encore et toujours le même mot, incapables d'aller plus loin dans la phrase, comme si toutes les forces avaient été vampirisées par ce maigre semblant de salutation. comme si elles continuaient d'être entièrement demandées par cet effort de tout bonnement tenter de l'ignorer. savais que ça ne risquerait pas de durer bien longtemps, qu'il suffirait d'une remarque ou d'un geste de sa part pour que tu risques de démarrer au quart de tour. sentais déjà les doigts se resserrer autour du pauvre ouvrage qui n'avait rien demandé, alors que restais encore et toujours bloqué sur ce mot. igel. depuis quand même ce roman pouvait-il bien parler d'un hérisson? igel, suffirait pourtant de bouger les yeux un peu vers la droite pour statuer sur son sort, s'il finirait sur une route, ou au contraire prendrait sa revanche sur la race humaine en allant grignoter un bout de cadavre ou l'autre. à moins qu'il ne se contente d'un fruit ou d'un champignon. pas sûr non plus que l'auteur y ait accordé autant d'importance. ne le saurais pas de suite, étant donné qu'idunn était toujours dans les parages, et refuserais d'admettre que sa présence handicapait ta lecture.

esprit finit par s'en détacher le temps d'un instant, s'accroche sur la place encore libre dans le fauteuil à tes côtés, préférerais de loin ne pas y voir la blonde s'installer pour une de ces énièmes tactiques d'emmerdements un peu trop bien rôdées à ton goût. préfères la devancer si c'est le cas, changes de position et guiboles s'y étendent de tout leur long, l'air de rien, y trouves même ton compte au passage, position plus confortable que la précédente; bien que n'aide en rien à savoir ce que ce foutu igel faisait encore là, semblait tout aussi déterminé que la vampire à se rappeler à ton bon souvenir là tout de suite.

pouvais pourtant parfaitement entendre nathan d'ici et son 'she's just teasing you.' taquiner, taquiner, pouvait bien faire ce qu'elle voulait, aussi bien taquiner qu'insulter ouvertement, résultats reviendraient au même. connaissais rien en demi-mesure, bien incapable de prendre ce temps de recul que certains arrivaient à avoir dans l'instant t. besoin de réagir à chaud et de n'y réfléchir qu'une fois que tout s'était refroidi, si et seulement si c'était nécessaire. ne pouvais en aucun cas rester bras croisés, qu'on te cherche une noise ou bien plus gros. puis on pouvait bien admettre que depuis les quelques années où vous habitiez ensemble, t'avais fait quelques efforts. ne pourrais sans doute jamais changer du tout au tout, mais défensive mettait quelques secondes supplémentaires avant de se déplier, c'était toujours mieux que rien. meilleure des preuves était encore juste sous vos yeux, n’avais toujours pas réagi alors que si elle était encore dans cette pièce, ça ne pouvait qu’être par provocation.



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Idunn Varangr
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Made a deal with the roses

  @Franz Rosenthal   - septembre 2022




La respiration est haletante malgré l'inutilité de l'exercice pulmonaire. Mais quand elle s'entraîne, Idunn laisse la mécanique de son corps retrouver ses droits. Pourtant elle peut passer des heures et des heures à enchaîner les coups et techniques de combat sans ressentir la moindre fatigue respiratoire. La fatigue physique qu'elle cherche est difficile à atteindre également, et ce n'est que dans la répétition sans relâche des gestes qu'elle parvient à calmer le feu brûlant de ses nerfs. Redoutable guerrière que la mort a rendu froidement endurante sur un champ de bataille. Une technicité longuement acquise au court des six derniers siècles. Une intelligence des batailles et des conflits qui rendent ses lectures des tactiques adverses acérée. Et pourtant, rien de tout cela n'a suffit à épargner la vie de Marcus. Dans le brasier de son âme, le cri de rage mêlé de douleur hurle dans le silence cardiaque de sa poitrine. La solitude, le vide qu'il a laissé derrière lui est un trou noir qui aspire trop efficacement ses forces mentales quand elle se risque à y jeter un coup d'œil. Et aujourd'hui, c'est plus qu'un regard en coin qu'elle a jeté vers cette décrépitude qui ronge son être depuis cinq ans. Il n'avait suffit de pas grand chose, une rencontre fortuite d'une vieille connaissance au détour d'un rendez-vous concernant son enquête en cours. Un simple « Et Marcus qu'est-ce qu'il devient ? Dis-lui que j'aurais plaisir à reprendre notre conversation sur les pathologies neurologiques. » Peut-être bien que ce genre de conversation fait partie des raisons principales pour lesquelles la vampire évite la compagnie de ses semblables et se complaît dans des soirées dans des bars moins conventionnels, dans des amitiés fictives, où son passé et ses relations ne viennent jamais s'étaler sur le comptoir au milieu des éclaboussures de boisson et des rires narquois.

D'un geste lent Idunn redresse ses épaules, détachant ses mains du sol contre lequel elles étaient fichées. Son visage trop blanc reflète plus la crispation du manque que celui de la douleur. La rage ne s'éteint pas, mais devient plus facile à refouler après une après-midi à frapper des sacs de cuir et à fouetter l'air silencieux de sa salle personnelle d'entraînement. C'est l'avantage de gérer sa propre affaire, seule, irrémédiablement seule, elle peut gérer ses horaires et son emploi du temps comme elle le souhaite. Sans avoir de compte a rendre à personne.

Même si, à cet instant, dans ces moments de fragilité où la glace se craquelle, elle aimerait peut-être, que quelqu'un vienne s'inquiéter de son absence.

Il fût un temps où elle cherchait désespérément la solitude dans le quotidien chargé de son clan en Norvège. Entre Éloïse, Marcus et tous les autres qui venaient trouver refuge chez elle. Un temps au goût de fer et de neige salée. Un frisson parcourt son échine, son corps est lourd du poids de ces pertes, chaîne de montagnes aux pics enneigés qui percent la voûte de son âme comme tant de lances sur un champ de bataille. Ils sont en elles ces valeureux guerriers d'une vie qu'ils espéraient meilleure. Et ils piétinent sans relâche l'herbe sombre qui coule dans ses veines. Abandonner, c'est les faire disparaitre une deuxième fois.

Quand Idunn est à nouveau sur ses pieds, la sérénité factice coule à nouveau dans ses yeux clairs. Une seule envie surplombe tout le reste, celle de s'immerger dans les bras de Nathan. Un besoin presque instinctif, celui de s'engouffrer dans son aura magnétique et s'autoriser un moment de lâcher prise contre sa solidité sans faille. Être, un instant, celle qui a besoin de soutien.
C'est encore à cela qu'elle songe tout en montant les marchés qui mènent à leur appartement. Elle rentre exceptionnellement tôt, espérant pouvoir passer plus de temps avec le Lancaster comme ils en avaient discuté quelques nuits plus tôt. Elle devine que Franz sera là aussi, il est toujours là, mais cela ne la dérange pas. La présence de l'allemand ne l'a dérange plus depuis longtemps. A quoi bon s'user à noircir son âme de rancœur pour un homme qui a tant d'importance dans la vie de celle qu'elle aime. Les année et les siècles ont changé nombreuses de ses conceptions de possession. Elle n'a jamais été particulièrement jalouse dans ses relations sociales Idunn, l'immortalité a définitivement noyé les gouttes de ce poison vert. Au contraire, elle est plutôt ravie de le savoir aimé d'un autre et d'offrir autant en retour.

Un dernier soupir pour chasser les lueurs dansantes qui brûlent dans ses iris, et la vampire pousse la porte de l'appartement, un sourire doux sur les lèvres. Elle ne tarde pas à remarquer Franz confortablement installé dans un des fauteuils du salon un livre à la main. Le gargarisme qui s'échappe des lèvres de ce dernier témoigne de son incroyable bonne humeur de la voir surgir dans la pièce ce qui déclenche automatiquement chez elle l'envie irrésistible de venir souffler sur les braises du charbon qui grésille à ses oreilles. Un sourire plus malicieux se glisse dans ses joues tout en déposant ses affaires sur la table. Elle prend son temps tout en portant une attention particulière à glisser un regard perçant sur le deuxième vampire qui étend ses jambes comme pour empêcher toute intrusion dans son espace personnel. Un geste qui l'a décide à se montrer plus intrusive qu'elle ne le songeait au départ. A défaut d'avoir Nathan pour se fondre dans son regard, elle prendra Franz et ses humeurs volcaniques comme distraction de ses propres déchirures mentales. D'un pas coulant, presque félin, elle s'approche du fauteuil, le contourne pour passer faussement distraitement derrière, telle la prédatrice qui joue, déjà, avec sa proie. Elle a faim par ailleurs, songe-t-elle, mais il sera temps de contenter ce détail plus tard. « Good evening my dear Franz. Or, meine Süße Franz, should I say ? » Elle s'amuse à utiliser un vocabulaire qu'elle ne maîtrise pas pour le délicat plaisir de le voir tiquer, avant de s'assoir avec subtilité sur l'accoudoir du fauteuil à défaut d'avoir la place sur l'assise. « Are you ok ? I have the impression that your book is quiet annoying. You look upset about it. Like if you were reading something unpleasant. Oh. Wait ! Did you just pretend to be reading to avoid me ? » Elle lui offre son plus beau sourire amusé, avant de débouter délicatement les manches de sa chemise d'un léger rose poudré pour les rouler ensuite sur ses avants-bras dont les veines encore dilatées par les longues heures de lutte précédentes dessinent de fines chaînes montagneuses sous sa peau diaphane. Une réaction physique persistante malgré sa condition vampirique qui l'a fascine toujours autant. Le réseau sanguin, bien que plus soumis au rythme d'un cœur mort, continue de réagir comme le seul élément vivant de son être. La seule sève qui irrigue la chair défaite de toute vie humaine. « Do you know when Nathan is coming home ? I have something to propose for tonight. We will leave you alone so you can finish your book quietly. » Elle reprend, presque distraitement, tout en sachant pertinemment où appuyer pour titiller l'humeur maussade de l'interlocuteur à qui elle impose sa présence. Ce n'est pas tant la chaleur du réconfort qu'elle cherchait, mais les feux de la guerre réchauffe l'âme, à sa façon. Et c'est bien le contact que la scandinave recherche, à sa façon également.



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Although I felt like giving up It's not the road I chose. The path less often traveled held the highest of hopes
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made a deal with the roses
les dents serrées comme jamais, canines étaient de sortie sans même que ce soit conscient. se calent contre la gencive, ne demandent qu’à se planter dans la première chair à portée, à laisser défouler l’instinct. pouvais définitivement oublier la lecture, n’arriverais pas à aligner une phrase de plus dans l’esprit, à suivre quoique ce soit. présence trop pressante, étouffante. efforts multipliés pour essayer de l’ignorer, mais traîne sa carcasse aux alentours, prend malin plaisir à rester, à contourner le fauteuil dans lequel tu te trouves. méfiance au maximum, même pas parce qu'il s'agissait de la norvégienne, par triste habitude installée depuis des siècles sous la peau, impossible à déloger sauf en présence de nathan.

gardes l'aînée le plus possible dans le champ de vision sans quitter page des yeux, va évidemment se poster derrière. ça dérange, ça démange de te retourner pour lui faire face. es à l'affût du moindre bruit qui pourrait trahir ce qu'elle était en train de faire, mais elle prend la parole, entame les hostilités directement en se tentant à la langue maternelle. ne fais rien pour cacher la grimace qui vient se loger dans le visage, préférais encore lorsqu’elle se cantonnait à l’anglais et au norvégien. ne sais pas trop si c’est ça, ou le fait qu’elle vienne s’asseoir aussi proche, sur l’accoudoir, qui fait vibrer l’échine, qui pousse à te redresser, comme si avais reçu un choc électrique. n’as absolument pas assez confiance que pour rester aussi proche, dos à elle, phalanges serrent d’autant plus le livre en tournant le regard vers elle.
« —tu pouvais juste te taire au lieu de dire n’importe quoi. ou peut-être que tu t’es frappé trop fort la tête en t’entraînant ?» dernière phrase à moitié marmonnée alors qu’elle continue sur sa lancée. sourcils qui se froncent, viennent creuser pli entre les deux face au sourire qu’elle présente. pas du genre à mentir, encore moins dans un cas pareil, même si tous les efforts fournis pour l’éviter sont tombés à l’eau. est loin d’être dupe, sait parfaitement que n’es pas enchanté par sa présence.
« —ouais, je pensais que c’était plus poli que de te dire d’aller te faire voir et que je n’avais pas envie de voir ta hackfresse. » essayes de détendre un minimum les épaules, mais rien n’y fait, tension reste dans tout le corps, se décuple à sa provocation emballée d’une innocence qui ne veut pas prendre chez toi. 'she's just teasing you.' mais le savoir ne changeait strictement rien, ça commençait déjà à bouillonner dans les entrailles. 'she's just teasing you.' mais jalousie se pointait encore et toujours, qu’elle soit sérieuse ou non dans ses propos. ne te rends même pas compte que les dents grincent à force d’être aussi malmenées, alors que tentes tant bien que mal de garder la face plus que possible.

si seulement t'avais un peu plus confiance en toi;

problème résidait bien là. malgré tous les efforts, bât blessait cruellement quand était question, même juste un peu, de comparer ta valeur à celle des autres. martelé depuis le plus jeune âge qu'étais de trop, qu'étais une erreur. bases bancales sur lesquelles avais tenté de construire confiance en toi, fissurée régulièrement. par les remarques du patriarche, de la créatrice. par le dos tourné du frère, les insultes.

il n'y avait bien eu que nathan pour te prendre entre quatre yeux, faire comprendre que n'étais pas moins qu'un autre.

n'avait pourtant pas été suffisant pour faire partir cette jalousie. parce qu'idunn était tellement belle, tellement elle, tellement tout; peur que cette perfection miroitante prenne le dessus, qu'on te délaisse, qu'on se lasse de toi face à ça, parce que ne pourrais pas faire le poids. voulais pas montrer cette peur, cette faille, alors à la place montres les crocs, laisses le sang bouillir, les paroles et les gestes exploser pour combler.
« —je viens avec vous; j’avais rien de prévu de toute manière. » décrété, alors que refermes le livre, sans avoir déplacé marque page, devrais retrouver au petit bonheur la chance le passage où tu t'étais arrêté. détermination dans le regard, ne lui accorderais pas la chance aujourd'hui de te laisser derrière.
« — j’ai l’éternité pour le lire. » et plus la moindre foi ni concentration de t'y replonger ce soir. tournerais bien plus qu'un lion en cage si elle mettait son plan de base à exécution. mettrais à mal l’esprit de rester dans ton coin, à ressasser, ruminer tout ce qu’il ne faudrait pas.
« — alors ?  où est-ce qu’on va ? »démords pas de l’idée, aussi casanier que pouvais l’être, sortirais sans trop de mal pour les suivre, être de la partie.

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Idunn Varangr
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  @Franz Rosenthal   - septembre 2022




Il grimace, se redresse d'un geste vif comme un ressort qui bondit. Franz est si prévisible et si facilement prompt à répondre à ses provocations. Idunn n'en sourit que de plus belle, presque tendrement face aux réactions excessives du vampire. Elle devine qu'il ne supporte pas la proximité physique qu'elle lui impose, et elle se moque de cette aversion encore persistante malgré les années qui se sont écoulées depuis leur aménagement tous ensemble. Il réagit encore et toujours comme s'ils ne se connaissaient pas plus intimement que deux créatures d'un même clan qui se croisent de temps en temps au détour d'une convocation du chef. Alors qu'ils partagent le même frigo, les mêmes espaces, et le même amour pour Nathan. Autrement dit, beaucoup de points qui devraient logiquement lui faire baiser plus facilement sa garde et ses réflexes défensifs, aussi bien ancrés en lui soient-ils. Elle ne le reconnaître jamais Idunn, ou du moins pas si facilement, mais derrière les moqueries et ses tentatives répétées de le pousser dans ses retranchements, elle est sensiblement triste que l'allemand ne cesse de la considérer comme une ennemie. Même si son propre comportement est probablement en grande partie responsable de la méfiance de Franz envers elle, la scandinave a trop d'égo pour s'effacer face à l'acidité maladive du vampire et prendre sur elle pour rendre la cohabitation plus sereine. Par ailleurs, rien ne lui indique qu'il serait moins acerbe dans ses relations avec elle, même si elle se montrait moins agressive envers lui. Alors en attendant, elle garde la même ligne de conduite. Cela lui évite aussi de se questionner trop loin sur la place qu'il a fini par prendre dans son quotidien et dans l'attachement sincère qu'elle éprouve à son égard. Cela lui évite de se questionner tout court sur elle et ses relations aux autres, et sur ses angoisses devenues tangibles de s'attacher aux autres. « Tu pouvais juste te taire au lieu de dire n’importe quoi. ou peut-être que tu t’es frappé trop fort la tête en t’entraînant ? » La voix de Franz la tire de ses rapides pensées déroulées par la réaction viscérales de l'homme et son sourire s'étire plus charmé par sa réplique qu'outrée par les mots acérés qu'il lui lance. Elle aime son mordant et sa répartie, deux autres raisons pour lesquelles Idunn n'est pas prête à baisser ses armes et ranger ses propres piques en sa présence.  La suite de sa remarque ne fait qu'étirer un peu plus les courbes amusées de ses lèvres maquillées. Son franc parler est aussi délicieux qu'il est rude à entendre. Sa franchise teintée d'accent allemand et qui glisse dans sa langue maternelle pour y puiser des insultes qu'il lui jette au visage avec tout le mépris dont il est capable. Sublime. Elle ne cesse de lui reconnaître cette façon d'entre entier, lui-même en tout circonstance, comme une de ses qualités les plus valeureuses. Si Idunn sait être droite et directrice, elle maîtrise trop souvent les tournures de phrases qui savent cajoler et brosser ses interlocuteurs dans le sens du poil pour parvenir à s'en défaire même dans la sphère privée. A force de jouer les jeux des bienséances et des mondanités, au fil des siècles, elle a gardé certains de leurs tics de langage. Elle le regrette. Elle sait la Varangr que cette particularité lui vient de ses années en tant que cheffe de clan, quand elle accueillait dans son domaine des créatures de tous horizons en quête de paix et de calme. Et surtout de cachette. Si Eléonore était la meilleure médiatrice des deux, la scandinave avait finit par apprendre de la française les plus belles tournures de phrases pour remettre une personne à sa place sans l'offenser honteusement devant toute une assemblée.

Ses yeux rivés sur lui observent les gestes et les regards agacés. Elle se demande à quoi il pense derrière les ombres de ces cils. Quelles idées lui font sortir les crocs si vite face à elle. Où puise sa jalousie et cette colère incessante qu'il a envers elle ? Nathan ? Peut-on être à ce point possessif que tout partage devient impossible à vivre quand bien même c'est la volonté de l'être aimé ? Malgré les années passées à se côtoyer, Idunn doit reconnaître que Franz est encore nimbé de mystères pour elle. Elle le regrette, évidemment. Non par égo, mais par cette curiosité innée qui fait d'elle la détective remarquable qu'elle sait être pour les autres. Mais le respect de l'homme est trop profondément ancrée dans sa chair pour que le songe de mener ses propres enquêtes sur Franz puisse voir le jour. Le respect pour Nathan la retiendrait de toute façon, si celui pour l'allemand devait un jour venir à s'étioler. « —je viens avec vous; j’avais rien de prévu de toute manière. » La voix sans appel qui la tire de ses réflexions modifie légèrement son sourire qui se fait plus rêveur, presque distant. Le livre refermé est jeté de côté par une phrase pleine de bon sens qu'elle ne peut qu'approuver d'un signe de tête. L'éternité pour lire, sans doute une bien belle perspective pour un amoureux des mots comme lui. Sans doute que sa condition de vampire en a fait rêver plus d'un pour cela. Quand on met de côté tous les autres désagréments. Il reprend par une question sur la destination à laquelle il décide de se joindre contre toute attente, pour le plus grand plaisir d'Idunn.

Dépliant ses jambes croisées l'une sur l'autre, la scandinave se lève à nouveau, bien déterminée à continuer de jouer encore un peu avec la nervosité de Franz pour repousser encore un peu plus loin les restes de brouillard de sa propre peine. « Tu veux te joindre à nous sans même savoir de quoi il s'agit ? Te voilà devenu bien audacieux Franz. » D'un pas souple, presque félin, Idunn se place derrière le canapé, à quelques centimètres de la tête de l'allemand, appuyant ses coudes avec désinvolture contre le dossier doux. « Soit ton livre était particulièrement mal écrit, soit tu as une soudaine envie d'aventure avec moi, malgré ma hackfresse, qui me fait craindre que tu ne te sois pris une malédiction, tu t'es fais des ennemis dernièrement ? » Le rire passe clairement dans ses piques adoucies par l'envie que le vampire finisse réellement par se joindre à Nathan et elle pour l'escapade qu'elle souhaitait proposer à ce dernier. « Mais puisque tu sembles avoir pris une décision franche et réfléchie, soit. Laisse-moi juste me désaltérer un peu et je t'en dirai plus sur la mission de ce soir. » La détective se redresse, laissant sa main trainer sur le dossier du canapé et effleurer dans un geste délicat, l'épaule de Franz en se retirant.

D'un pas toujours aussi souple, la vampire prend la direction de la cuisine avant de lancer par-dessus son épaule : « Tu as déjà mangé ou je te ramène un verre aussi ? Vu ce qui nous attend ce soir, mieux vaut être rassasiés avant de sortir. » Sa voix se fait volontairement mystérieuse, appuyant délicatement sur les nuances et l'intrigue qu'elle tente d'instaurer pour insinuer délicatement le doute dans l'esprit de Franz sur la nature de l'aventure prévue, et voir jusqu'où sa détermination à se joindre à Nathan et elle ira. Elle n'est pas sans connaître la nature plutôt tranquille de Franz, elle croit savoir que le genre d'expérience qu'elle juge enthousiasmantes ne sont pas celles qui attisent le plus les passions du vampire. L'idée de le faire changer une soirée lecture dans le canapé contre une potentielle filature nocturne chargée de rebondissement l'amuse beaucoup. Arrivée devant le frigo, elle ouvre la porte de celui-ci, attendant la réponse de Franz avant de tirer une ou plusieurs poches de liquide vermillon de celui-ci.




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