En fuyant la pluie... || ft. Tessa

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En fuyant la pluie...

ft. @Tessa Marano - Octobre 2022 - Outfit

Bien que vivant à Ialis, Enrique avait à sa charge — du moins quand elles le demandaient, deux jeunes femmes dont le destin était loin d’être tracé. S’il n’avait pas vu Carmen depuis quelques jours, le père de famille pouvait profiter d’un de ces rares moments de paix avec Rosalina, sa plus jeune. À vingt-six et vingt-trois ans, elles avaient malgré tout, toujours besoin de leur père — quand bien même il n’était plus l’humain qu’elles avaient connu toutes petit. Bien au contraire, devenu lycanthrope, Enrique était un peu plus caractériel, un peu plus tendu en toute occasion. Même s’il avait dû gagner en patience et en paix intérieure, il avait toujours cette expression de vieil ours mal léché qui le rendait parfois un peu inaccessible. C’est pour ça qu’il avait été parfait dans le rôle du tenancier de pub d’un petit village reculé de la grande ville d’Alicante.

Parfois Bogota lui manquait, mais la tranquillité d’Idris et la protection dont il profitait avec sa famille valait mieux que toutes la misère des favelas qu’il avait pu voir dans sa vie avant la guerre. Alors, profiter d’une après-midi à faire les boutiques avec sa dernière, cela avait quelque chose de doux, de tendre et d’apaisant. Pour un loup-garou, tout ce qui pouvait éloigner de la tristesse ou bien de la colère évitait généralement une transformation éclair et inattendue. Cela serait mal vu — et même si en tant qu’Oméga, il arrivait à contredire son Alpha sans en pâtir, Enrique n’aimait pas faire de vague et n’en ferait pour ainsi dire jamais. Il savait d’où il venait. Et malgré sa condition de créature obscure, sa famille était respectée comme étant une très vieille et très estimée au sein de la communauté Nephilim. Une chance pour eux… Pour eux tous — car Raziel savait que les Garcia étaient nombreux. Et que l’arrivée des jumeaux de Matéo n’aiderait pas à les rendre moins nombreux.

« Papa ! Vite ! » Alors que Rosaline sentait la pluie arriver doucement sur elle, alors que le père s’en amusait. Elle refusait de voir ses cheveux de jais friser. Et il pouvait le comprendre, elle tenait sa de Ruby. Et Kiki s’en était toujours amusé à vrai dire. Là où Rosie l’avait emportée ? Une librairie à vrai dire — du moins cela y ressemblait. Il regardait les étalages avec une réelle curiosité, jusqu’à sentir l’odeur de l’autre lupin qui devait se trouver dans un coin de la boutique. « Papa ? Tu m’écoutes au moins… » « Hm… Non, pas vraiment Rosalita, tu disais ? » Elle soupire. « Il y a une revue littéraire ici le mercredi, je disais que j’allais aller voir le livre à lire pour la prochaine séance. » En définitive, s’il allait pouvoir l’acheter à la fin. Il fait un geste avec la main, s’incitant à se promener. « T’auras pas de mal à me retrouver Cariño. Allez, file. » Et aussitôt, elle était partie, le laissant relativement seul dans un endroit inconnu. La dure vie de papa de deux filles hein ?

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En fuyant la pluie...

@Tessa Marano & @Enrique Garcia

Une journée de plus à Alicante une journée de plus dans un endroit où je ne suis pas ravie d’être mais qu’il faut bien et que surtout la vie en décider ainsi pour moi.

Je regardais la pluie tombée tout en essayant de faire du rangement et aussi un peu de ménage et tout cela sans la moindre magie. Pourquoi ? parce que ce n’était pas marrant et surtout ça passerait trop vite sinon… de plus j'avais promis de faire un peu moins de magie. Simplement pour faire plaisir à mon fils qui n'était pas vraiment à l'aise avec.

La dernière livraison que j’avais eu était encore en carton, et j’avais une flemme bon mon fils devait aussi venir m’aider mais je l’attendais patiemment, mais il avait sa vie.
Je vis entrer dans la boutique un homme avec une jeune femme, je leur souris poliment avant de dire :

« -Bonjour. Si vous voulez un renseignement n’hésitez pas. »

Je fis tomber une pile de livre par la même occasion, avant de continuer de sourire très gênée… et ramassa ce que je pu. Bon sang j’avais vraiment deux mains gauche. Et un papier décida de voler loin de moi, c'était la liste de ce que mon fils m'avait demander pour son anniversaire.

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On ne peut jamais prévoir. Ni comment les choses vont se dérouler, ni pourquoi des trucs tout simples prennent soudain des proportions démentes.

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En fuyant la pluie...

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La pluie n’était pas une chose qui pouvait déranger Enrique, mais ses filles avaient le chic de lui dire en plaisant qu’il sentait le chien mouillé. La référence à son statut était parfois bien prise, parfois pas, cela dépendait des phases de la lune et de son humeur globale. Mais voir Rosalina se perdre aussi facilement dans les étagères de la boutique avait le don de le rendre heureux. La guerre, la perte de leur mère avait été un voyage difficile pour des filles en pleine adolescence à l’époque. Mais aujourd’hui, le chemin semblait encore plus compliqué alors que l’aînée semblait vouloir rejoindre les rangs de l’Enclave. Carmen ferait ce qu’elle voulait, Rosalina ? Il ignorait un peu ses projets, mais c’était l’artiste de la famille. Peut-être avait-elle envie de rester humaine après tout.

Il hausse un moment les épaules, jusqu’à entendre le fracas à côté de la gérante des lieux. Il l’avait salué en retour lorsqu’elle s’était proposé de les aider au besoin. Mais Rosie était plus en train de regarder et lui d’attendre. Alors, il faisait plus attention à l’extérieur et à ce qui l’entourait. Une espèce d’instinct de protection propre à sa nature de loup qu’il avait développé au fil du temps — et qui était de plus en plus aiguisé. C’est alors qu’à ses pieds, un papier semble choir sur le sol. Une liste qu’il s’empresse de ramasser en se penchant sans se presser. Cela ressemblait à une liste de cadeau, ou bien de course — mais non alimentaire.

« Vous trouverez tout ça à Alicante ? » Demande-t-il un peu perplexe. Certains sortaient vers le monde des humains, mais Enrique n’avait jamais fait la démarche pour ressortir, jugeant qu’il pouvait faire appel à des courtiers sorciers. C’était parfois cher, mais le gars qui fournissait le bar en boisson plus commune aux terrestres n’hésitait pas à lui ramener ce dont il pouvait avoir besoin. Finalement, il s’approche du comptoir, tendant la liste vers la libraire. « Je me mêle de ce qui me regarde pas, pardon. Vous semblez être dans la lune. » Ajoute-t-il alors qu’il voit les piles de livres remontées à la va-vite. Alors qu’il se penche pour ramasser le dernier ouvrage sur le sol.

Qu’importe qu’elle soit dans la lune à vrai dire, voire maladroite. Il attendait Rosa, rien de plus. Mais il savait que le temps serait peut-être long ici. Lui qui n’était pas forcément très livre — hormis pour de rares occasions.

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Je souffla un peu j’étais à côté de la plaque mais ça arrive à tout le monde n’est-ce pas ? bref je secoue la tête pour chasser les pensées que j’ai dans mon cerveau avant de sourire pour rester professionnelle un minimum syndical, le papier qui à décider de se faire la malle à bien entendu décider de faire des siennes et tomber devant un homme.

Un loup-garou qui demanda aussitôt si je trouvais tout ça à Alicante, je resta muette avant de répondre :

« -Possiblement pourquoi ? »

J’avais peut-être été un peu sec sur le coup avant de lui prendre la liste quand il me la tend, avant de répondre :

« -Dans la lune moi ? Oui peut-être un peu c’est le manque de sommeil ou peut être le manque de simplement vivre avec les humains et être à New-York… ou simplement… enfin soit. »

Je réussie à remettre des livres sur le comptoir avant d’entendre une autre pile plus loin tomber à son tour… je me crispa avant de soupirer.

« -Bah voyons si ça tombe seul maintenant. »

A moins que ça soit encore moi et ma magie qui fait des siennes, ce qui ne m’étonnerait pas… je passa une main dans mes cheveux avant de prendre une inspiration et reprendre sur un ton qui met plus habituels ;

« -Pardon… je suis un peu débordée et j’ai beaucoup de travail. Je m’en excuse si je peux paraître un peu lunatique. »

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Enrique était certes devenu un loup-garou, mais en s’adaptant si vite à sa nouvelle nature, il ne semblait pas réellement avoir perdu de son humanité. Aussi peut-être portait-il sur lui le fait d’être un lycanthrope ? Il l’ignorait un peu — mais force était de constater qu’il avait eu la chance d’avoir le soutien complet de sa famille et de connaître les rudiments de l’espèce grâce à Althéa. Ce n’était pas rien pour ainsi dire. Alors son attitude bourrue était juste le fruit de sa personnalité — autant que de sa manière d’être devenu un oméga. Rien de surprenant. « Possiblement pourquoi ? » Elle était sèche, mais il n’était pas des plus courtois non plus. Certes il avait été flic avant d’être tenancier de bar alors la courtoisie n’était pas dans ses gênes. Même si avec trois petites sœurs, il avait dû l’apprendre de gré ou de force. Imaginez juste une humaine, une vampire et une louve vous apprendre le féminisme ? N’est-ce pas terrifiant ? Pourtant, il lâche la feuille quand il est assuré que la libraire a bien en main le bout de papier. « Dans la lune moi ? Oui peut-être un peu c’est le manque de sommeil ou peut être le manque de simplement vivre avec les humains et être à New York… ou simplement… enfin soit. » New York hein ? En voilà une surprise. Maria et Althea avaient été là-bas pour leur étude, lui avaient juste fait des passages dans la ville lorsqu’il était à la DEA, des réunions barbantes — toujours.

Pourtant le bruit d’une autre pile de livres qui tombe plus loin le fait tourner doucement la tête vers le bruit de l’impact. Le son et les odeurs, voilà ce qu’il y avait gagné en devant loup-garou. Donc il savait très bien qu’il avait soit une humaine, soit une sorcière en face de lui. Mais comme elle regrettait de vivre parmi les humains, l’ancien inspecteur en déduisait qu’une enfant de Lilith était devant lui. Il a un rictus à sa remarque silencieuse. Il savait que la magie était compliquée à maitriser, lui-même et sa famille étaient protégés par une sorcière. C’était presque à croire que les Garcia, malgré le dérunage de son grand-père, n’avaient pas réellement quitté le monde obscur. « Pardon… je suis un peu débordée et j’ai beaucoup de travail. Je m’en excuse si je peux paraître un peu lunatique. » Il hausse simplement les épaules, souriant doucement. « Vous êtes pas forcément obligée d’être agréable tout l’temps. Surtout que c’est plutôt ma fille la cliente. » Fait-il en désignant la demoiselle brune qui cherchait toujours plus d’ouvrage à mettre dans ses bras — alors qu’elle en avait déjà trois ou quatre.

« Je suis presque certain que Rosalita serait bien plus heureuse de bosser ici que de m’aider à Ialis pour le pub. » Il marque un temps d’arrêt. « Du moins, si vous cherchez quelqu’un pour alléger v’tre tâche de travail. » Il n’aimait pas réellement imposer à Rosa la gestion du pub quand il était lui aussi en manque d’effectif. Et étant un petit rat de bibliothèque, elle apprécierait sans doute un travail dans une librairie. Et cela avait le don de lui réchauffer le cœur. « M’enfin, c’est qu’une proposition comme une autre, mais j’pourrais lui glisser l’idée si ça vous arrange. »

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Oui j’étais sur la défensive bon j’étais aussi fatiguée mais passons, le jeune homme parce que oui comparait à moi c’est un jeunot aussi il me dit que je n’ai pas besoin d’être agréable tout le temps.

Oh c’est gentil de sa part de le penser et bien le premier à pas m’engueuler parce que je suis un peu lunatique, je reprends un sourire avant de répondre :

« - Oh c’est gentil de votre part. Mais je dois quand même être plus gentille et si c’est votre fille je me permet de vous dire que vous avez dû être papa très jeune. »

Petit sourire en coin avant de me faire comprendre que sa fille serait heureuse de travailler ici, et bien si elle pouvait venir je ne dirais pas non, je restai silencieuse avant de dire :

« -Je ne dirais jamais non à un peu d’aide, et puis ça évitera d’entendre mon fils râler que je lui donne trop de boulot. »

Je regardai mes livres avant de lui dire de nouveau :

« -Si vous voulez on échange, je dis à mon fils de venir travailler chez vous et je récupère votre fille. Et puis si ça me permet de vous voir un peu plus souvent je ne dirais pas non. »

Ça s’est fait… Tessa ou l’art de dire les choses en sous-entendu…

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