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Ca fait un moment [Sirice]

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Graziella Rossi
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Graziella Rossi
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Mundane
Ca fait un moment
C’est un perpétuel recommencement. Chaque jour elle se lève, chaque jours c’est douloureux, comme un creux à l’intérieur de soi. Chaque jour elle subit les regards de pitié sur elle, chaque jours elle craint de voir son frère. Chaque jour... C’est la même chose. Elle se lève, entraine, mange, entraine, dort. C’est un rituel qui la bouffe de plus en plus et à qui peut-elle en parler ?

En vérité, il y aurait du monde, car les chasseurs se côtoient et s’aident mais elle n’arrive pas à parler. Comment dire à haute voix que sa meilleure amie, sa parabatai porté sa nièce ou son neveu, qu’elle a pourtant choisi de sacrifier leur vie pour elle. C’est un sacré fardeau, un cadeau empoisonné parce que pour son souvenir, elle se doit de faire quelque chose de sa vie. Elle le doit à Angela.

C’est encore trop tôt et pourtant, parfois, elle se demande s’il n’est pas trop tard. 2017...2022 Cinq années déjà de perdue et ce qu’elle a fait ? Devenir une peau de vache pendant ses entrainements. Elle sait qu’elle est dure mais elle prévient, à sa manière, de ne pas perdre quelqu’un de cher à son cœur, à son âme. C’est en toute bienveillance qu’elle est ultra dure. Paradoxal ? Sans doute oui.

Elle ne sait plus bien faire la différence. Être gentille, abordable... elle l’est toujours mais c’est caché par la douleur et la peine.

Au début, on prenait du temps pour elle, pour la comprendre, mais avec le temps qui passe on n’essaie plus de la comprendre, on la voit comme elle veut bien qu’on la voit. Froide et dure. Ça n’est pas qui elle est, elle aimerait être différente, être comme avant tout ça. Mais comment faire ? Elle est entourée, elle pourrait même murmurer à l’aide qu’on lui répondrait sans doute, mais elle ne dit rien et continue d’avancer comme elle peut.

Et ce qu’elle peut c’est trainer un boulet bien accroché à sa cheville.

Alors parfois, elle met sa veste en cuir, signe qu’elle ne va pas courir mais juste prendre l’air... Car beaucoup aime courir dehors, prendre un peu d’air de l’institut ça fait pas de mal. Elle ne veut pas qu’on la voit faire alors elle quitte toujours le quartier Nephilim. Le quartier des terrestres c’est pas si mal... même si elle ne les aime pas beaucoup.
Ils sont faibles mais vaut-elle vraiment mieux ?

Elle se fait petite, longe les murs et s’installe dans le parc. C’est un endroit qu’elle aime bien et qui soulage un peu le poids qu’elle a sur les épaules. Parce que c’est reposant de ne pas avoir de masque mais aussi, parce qu’elle peut boire dans sa flasque tranquillement. Elle n’est jamais ivre, mais il est vrai que l’alcool l’aide un peu.
Elle boit peu, de part le souvenir d’Angela, mais aussi de ce qu’on attend d’elle à l’institut, pourtant, elle s’octroie un petit plaisir de temps à autre.

Un profond soupire passe ses lèvres avant qu’elle n’amène la flasque à elles. Une petite gorgée, un whisky qui réchauffe pas réellement, d’ailleurs, mais qui soulèverait presque la pression de ses épaules. Les yeux dans le vague, elle attend.

Elle attend un signe. Les anges existent non ? Alors elle attend. Et elle attend souvent sur ce banc.
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Sirice Garcia
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Sirice Garcia
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Mundane
ça fait un moment

L’animation qu’il avait fait ne s’était pas eternisé. C’était pas plus mal. Il n’aurait pas l’impression de n’avoir fait que bosser aujourd’hui. Le temps de rentrer, d’enlever les vêtements clinquants et la perruque. Il ne prit pas le temps de se démaquiller. Il avait envie de profiter un peu de la soirée, et enlever toutes ces couches de maquillage allait prendre un bon moment. Et puis, ça ne le dérangeait pas trop de sortir à moitié grimé. C’était sûrement un peu étrange, mais il s’en foutait royalement. Il avait juste un merveilleux make-up plein de paillettes qui lui faisait des yeux de biche et des lèvres divinement attrayantes. Certaines tueraient pour savoir faire ça alors… Il passa un jean, une tunique assez passe-partout et une veste en cuir pour aller profiter du crépuscule avec son petit compagnon à quatre pattes. Son colocataire n’avait pas fini son service. Il achèterait peut-être quelque chose à grignoter sur le chemin du retour. ça fera plaisir à Luan de ne pas avoir à faire la cuisine.

Allez Lulu, on va vadrouiller un peu !”

Le petit chien tout fluffy ne se fit pas prier pour sauter du canapé pour suivre son maître. Il ne lui passait même plus de laisse. Il savait que le petit chien ne le quitterait pas d’une semelle. Un vrai petit pot de colle d’amour.

Ils marchèrent un moment, arrivant au parc dans lequel ils aimaient vagabonder à cette heure de la journée. Lucifer s’éloignait un peu plus, reniflant les odeurs du parc avec avidité. Sirice s’alluma une cigarette bien méritée. Il jouait instinctivement avec son alliance, le regard perdu. Ces moments de solitude étaient propice à des égarements mélancoliques. Il aurait aimé passer ce moment avec son aimé. Sentir sa main dans la sienne. Leurs regards à admirer la beauté de la nuit nouvelle. Mais il était seul à présent. Autant s’y faire. Il se dirigea vers un banc sur lequel il aimait bien se poser pour divaguer.

Ah. Il était pris. Il allait faire demi-tour, mais… Cette silhouette ne lui était pas si inconnu. Il s’approcha. Il ne savait pas trop pourquoi parce qu’il n’était pas forcément d’humeur à bavarder mais une sorte d’instinct l’y poussait.

Graziella ?

Il ne l’avait pas vue depuis des années. Mais il lui semblait bien que c’était elle. C’était une surprise de la retrouver là. Elle n’avait pas l’air dans un bel état non plus. En même temps, la guerre avait pas épargné grand monde alors était-ce vraiment surprenant ?

“Je peux m’asseoir avec toi ? Enfin… On peut ? C’est mon chien, Lucifer.

Il eut un petit sourire en annonçant le non de son tout petit chien, pas impressionnant pour deux sous.

Je m’attendais pas à te croiser… ça fait… Longtemps… Tu me reconnais ? Avec le maquillage ça doit pas aider… C’est Sirice…

Il préférait donner l’information parce que bon… Vu son maquillage intégral, et très féminin, elle aurait du mal à le remettre. Peut-être que son léger accent québécois était un meilleur indice que son visage.

“Qu’est-ce que tu fais toute seule ici ? L’Institut vous met à la porte maintenant…

Il y avait une pointe de cynisme dans sa deuxième phrase… Voire une vraie amertume.




SHADOWHUNTERS :  FALLEN BROTHERS | 2023
Graziella Rossi
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Mundane
Ca fait un moment
La légère brise fait frissonner le haut de sa nuque et aussitôt elle prend une gorgée pour se réchauffer. Oh elle sait que ça ne fonctionne pas, mais elle est venue pour ça après tout. Boire et surtout, abattre le masque de dureté qu’elle porte chaque jours pour les yeux embués qu’elle a maintenant. Au moins, ici, dans le silence et la solitude elle peut penser à son frère, à sa parabatai... au bébé. Bon sang Angela ! Pourquoi as-tu fais ça ?!

Elle n’entend rien, ni les aboiements du chien, ni les pas qui s’approchent. C’est quand on prononce son prénom qu’elle sursaute, cache la flasque et relève la tête vers... Ok, maquillage intéressant. Et visiblement ils se connaissent. Il faut un moment pour qu’elle fasse le tour des personnages qu’elle a connu à travers le monde pour trouver qui est cette personne et surtout ne pas la vexer.

Quand il propose de s’assoir, elle fait un mouvement sur la droite pour lui laisser de la place et... est-ce l’aube d’un rictus qui perle ses lèvres au nom de l’animal ? Peut-être bien.

Sirice. Bien sûr ! Elle ne l’aurait pas facilement reconnu. Ce qu’elle remarque c’est le manque de rune. Oh. Un déruné. La guerre n’a aidé personne. Quoi qu’elle ignore le pourquoi du comment donc autant ne pas se forger d’opinion. Elle aime bien son maquillage, c’est audacieux.

- Tu es loin de chez toi, dit-elle, lasse.

Ça n’est pas qu’elle n’a pas envie de parler, c’est qu’elle n’a plus vraiment la pratique. C’est fou comme elle a réussi à faire fuir tout le monde. De sa faute, elle le sait et c’est d’autant plus dur à porter.

Elle ne sourit pas à sa remarque, même s’il y aurai de quoi, sans doute un peu. Elle ressort la flaque et lui montre en soupirant.

- Ici, personne ne me juge à part moi.

A quoi bon faire semblant ? Ça doit être écrit sur son visage qu’elle est au bord du précipice. Elle hésite à sauter ou non, chaque jours que les anges font. Idiots d’anges. Ce n’est pas elle qui aurait dû vivre... Non, Angela ne supporterait pas ce genre de réplique, elle lui collerait une tape derrière la tête ou une balayette qui amènerait un combat rapide bourré de rire. Il n’y aura plus de combat, plus de rire non plus.
Elle se penche un peu en avant et présente sa main à l’animal avant de le caresser du bout des doigts.

- Que fais-tu ici ?


Dans ce quartier ? Dans cette part du monde ? Déruné qui plus est ? Ce soir ? Dans cette décennie ? Cette question est tellement ouverte. Ca ne lui ressemble plus de s’inquiéter pour quelqu’un. Inquiète ? Est-ce le bon terme. S’enquérir serait peut-être plus juste dans un premier temps.

© Laueee
Sirice Garcia
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Mundane
ça fait un moment

Siri s’assoit à côté de cette vieille connaissance. Le monde obscur se fait si petit depuis cette guerre qui n’a épargné personne. Mais cette fois, il est content de recroiser cette chasseuse. Il n’a pourtant pas gardé beaucoup de bons souvenirs de cette période de sa vie. Les rares fois où il a croisé Graziella, et bien, ces rares moments n’étaient pas de mauvais moments. Ce qui était beaucoup pour lui.

Je pourrai en dire de même pour toi ! Mais je crois qu’on est beaucoup à avoir atterri ici sans que ce soit vraiment notre plan de départ, tu crois pas ?” dit-il avec un petit sourire un peu amusé.

C’était the place to be maintenant ici. Dire qu’il avait tout fait pour ne jamais atterrir ici quand il était Chasseur. C’était salement ironique quand même. Il regarde la flasque de la jeune femme. Oh. Il était passé par là, il savait ce que c’était.

Oh. Je vois.” dit-il d’un ton sans jugement. “J’ai fait bien pire alors, je ne te jugerai pas. Je n’ai que quelques mois de sobriété derrière moi. Et j’ai rechuté quelques fois. Pas que dans l’alcool. Donc… Je comprends. Si tu veux de l’aide pour arrêter, je commence à connaître les astuces.”

Lucifer renifle la main de la nouvelle venue avec curiosité. Mais revint vite dans les pattes de son maître. Comme pour montrer que Siri était à lui. Lucifer était un chien adorable, mais quelque peu possessif. Sirice le caressa pour le rassurer. Il n’avait rien à craindre, Sirice n’allait pas l’abandonner !

On profite de la soirée avec Lulu… Mais je suppose que c’est pas vraiment la réponse que tu attends, hein ?” taquina-t-il gentiment.

Il se mordit un peu la lèvre, ne sachant pas trop par où commencer. Cela faisait si longtemps qu’ils ne s’étaient pas vu. C’était presque une vie qui s’était écoulée au final. Il avait l’impression que ces dernières années l’avait fait vieillir à vitesse grand V. Trop d’émotions. Des joies comme des désespoirs immenses.

Je suis venu ici pendant la Guerre. Pour suivre les proches qui me restaient. Les protéger comme je pouvais.” commença-t-il d’un ton moins enjoué. “Ce qui est assez absurde, parce que je m’étais fait déruné pour espérer ne plus jamais avoir à faire aux Chasseurs.” Il eut un petit rire amer, jouant nerveusement avec son alliance. “Enfin… Faut bien se faire au nouveau monde, non ? On a tous perdus une part de nous-même dans ces batailles, je crois.

Il termina sa cigarette. il fouilla dans sa poche pour en sortir un petit cendrier, et écrasa son mégot. Attrapant une autre cigarette, parce que parler de tout cela remuait beaucoup en lui, et la nicotine était la dernière drogue qu’il s’autorisait.

Et toi ? J’imagine que tu as suivi le mouvement, l’Italie doit te manquer… Au moins, tu as Angela avec toi. C’est l’avantage d’avoir encore son Parabataï.

Il avait demandé cela sans arrière pensée. A mille lieux de savoir qu’il venait de sauter les deux pieds dans un plat de porcelaine prêt à exploser.


SHADOWHUNTERS :  FALLEN BROTHERS | 2023
Graziella Rossi
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Graziella Rossi
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Mundane
Ca fait un moment
Elle devrait se sentir soulagée de rencontrer quelqu’un qui n’est pas une menace pour elle et qui pourrait lui faire passer un moment assez tranquille. Seulement, elle a peur, parce qu’il sait des choses sur elle, comme pour Angela, et elle craint de devoir aborder un sujet qu’elle n’aborde jamais ou quasiment jamais.

C’est vrai qu’elle est loin de chez elle, Rome n’est pas si proche et en même temps, trop proche pour y retourner. Elle devrait faire face à son ancienne vie et elle n’en a pas envie. Ici ou ailleurs, elle n’a pas vraiment sa place, mais elle finira par la trouver. Un jour, quand elle ira mieux. Car malgré tout, elle doit respecter le souvenir de son amie, un jour elle ira mieux.

- C’est sur...

C’est vague comme réponse, mais comme dit, elle manque de pratique. C’est vrai que ça n’était pas un plan, la Guerre n’était pas un plan mais c’était arrivé et maintenant, des années après, on devait faire avec.

Elle tourne un peu plus son visage vers lui, reconnaissante. Il ne la juge pas, elle le ressent et... ça fait du bien. A l’institut on l’aurait jugé, c’est pour ça qu’elle s’en éloigné autant pour boire. Lui ne la juge pas. Elle écoute, elle comprend, elle assimile. Quelques mois de sobriété, il avait du subir un drame, lui aussi.

Seulement, est-elle alcoolique ? C’est vrai que c’est récurrent mais elle ne boit jamais à outrance, l’institut le verrait et elle aurait des problèmes. L’institut... Parfois, elle aimerait bien le quitter, mais qu’est-ce qu’elle pourrait faire d’autres ? Elle est née pour devenir ce qu’elle est. Enfin, pas totalement ce qu’elle est devenue, mais presque.

- En toute franchise, je ne sais pas si je veux arrêter. Mais si ça arrive, je viendrais te voir.

C’est comme une promesse. Une hypothèse, une promesse hypothétique. Si ça doit arriver, elle serait ravie de passer cette épreuve avec un proche. Soit, ils ne sont plus aussi proches, mais ils se connaissent et ça fait du bien à la jeune femme.

Cette fois, c’est un infime sourire qui perle sur les lèvres de la jeune femme à la taquinerie de Sirice. Non, ça n’est pas ce qu’elle attend, mais elle comprend qu’il ne veuille pas en parler. La Guerre a fait des ravages partout, parfois c’est dur d’en parler.
Ne plus avoir à faire aux chasseurs. Se faire déruné. C’est quelque chose de dur à vivre sans doute, à raconter tout autant.

Elle remarque l’alliance, elle remarque sa nervosité quand il parle. Il a perdu quelqu’un, c’est presque évident. Sauf si elle se trompe et qu’elle a besoin de rencontrer quelqu’un qui a autant souffert qu’elle pour ne pas se sentir seule dans sa douleur.
Elle n’a jamais eu l’envie de fumer. En soit, elle n’avait jamais prévu de se retrouver seule à boire, mais fumer ne lui avait jamais rien dit. Sa famille étant strict, c’était quelque chose de prohibé. C’est peut-être pour ça qu’elle est devenue si dur avec les autres, parce qu’on l’a éduqué ainsi.

Et puis, c’est le drame.

Oh, elle l’attendait ! Il allait forcément en parler, elle aurait préféré que ça se fasse plus tard pour qu’elle travaille sur son laïus, mais c’est trop tard.

Elle baisse la tête pour ravaler ses larmes. Non, elle ne va pas pleurer. Elle relève la tête et boit une large lampée de sa flasque, la dernière. Fait chier.

- Elle est morte.

Comme ça, sans prévenir, sans faire de rond de jambe. A quoi bon ? Manque de pratique de sociabilisation, manque de pratique dans le fait d’en parler.

Sa voix est dure, son cœur l’est tout autant. Il fallait qu’il en parle, c’était logique, il fallait qu’elle le dise, c’était logique. Bordel ce que ça fait mal.

- L’Italie me manque parfois. Y retourner serait trop dur. Trop de souvenirs.

C’est bien la première fois qu’elle s’autorise à en parler. C’est saccadé, c’est un peu froid, un peu dur, pas très loquace, mais c’est un début, non ?


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