Parce qu'il faut bien commencer quelque part, laisser moi, vous parlez un peu de ma famille. Mon grand-père, Henri Lancaster a été veuf assez jeune, mais ne s'est jamais remarié par la suite. Il avait une excellente réputation et comptait parmi les proches de la reine Elizabeth 1ere et c'est ainsi que la famille put ainsi bénéficier d'une solide réputation. L'histoire retiendra qu'il était de bon conseil et certains iront dire qu'il était également l'un de ses confidents, mais cela ne fut jamais confirmé ni affirmé par qui que ce soit. Grand-père ne parlait jamais d'elle, ni des nombreuses discussions qu'ils avaient pu avoir, mais sa mort et l'arrivée d'un nouveau roi, le décida à prendre un peu de recul et laissa son fils reprendre sa suite. Il n'a eu qu'un enfant, mon père Camille. Son éducation fut confiée à divers précepteurs et il fut élevé de façon à faire une entrée distinguée à la cours lorsque le moment sera venu. Il a d'ailleurs fait une entrée assez remarquable à la cours d'Elizabeth et c'est comme ça qu'il a rencontré celle qui sera sa femme. Loin de lui apporter toute son attention, il y fut bien obligé lorsque les fiançailles ont été prononcées. Il épousa Mérédith Spencer, qui deviendra donc Mérédith Lancaster. Un mariage arrangé, mais ils avaient suffisamment de respect l'un pour l'autre pour que les choses se passent du mieux possible entre eux. Et c'est ainsi que je vis le jour dans cette famille, durant la matinée du 20 juillet 1601. En guise de marraine, mon père avait opté pour une amie de la famille, Olympe de Briant. Une jeune française, ce qui fit pas mal jasé dans la noblesse, car elle était d'une nation ennemie, mais elle était également sous la protection des Lancaster, donc personne n'osait trop rien dire. Et c'est ainsi que commence mon histoire.

Londres 1615 " Venez Nathanaël, nous avons fort à faire aujourd'hui." Je lève les yeux sur mon père et eus un froncement de sourcil, ne sachant pas trop ce qu'il avait en tête. Je savais depuis peu qu'il voulait me préparer à prendre sa place dans le monde qui est le nôtre. Je savais que ce jour devait arriver, j'avais quatorze ans, je présentais bien, j'avais de la répartie - que je tenais en grande partie de grand-père - et le reste se fera tout seul normalement. Ma famille était confiante, après tout, j'étais l'héritier des Lancaster, j'avais une excellente éducation, j'étais entouré de gens bien. Ma mère nous accompagna et une fois sur place, j'eus l'agréable surprise d'y retrouver ma marraine, Olympe de Briant. Malgré le fait qu'elle soit française, elle s'était rapidement faite à la vie à la cours d'Angleterre. Je n'eus pas le temps d'aller la saluer, mais me promis de le faire ensuite. Mon père m'entraîna d'un côté alors que ma mère partit avec la Française dans le sens opposé. Plus de la moitié de la noblesse était présente ce jour-là, il se murmurait même que le roi allait faire une apparition. Mon père faisait partit de son cercle le plus proche et il avait hâte de me présenter à ce dernier. J'avoue que cette idée m'impressionnait vraiment beaucoup.  Cette première journée au sein de la cour se termina sur plusieurs demandes auprès de ma mère pour des promesses de mariage, mais elle resta très évasive et je sais très bien qu'elle fera en sorte de choisir le meilleur parti. Avant de quitter l'endroit, Père invite Olympe à nous rejoindre pour le dîner et j'en suis fort satisfait. Elle a toujours quelque chose d'amusant à raconter.

Londres 1617 La mort est quelque chose de normal dans une vie, mais y être confronté, c'est autre chose. Grand-père n'était plus. Henri Lancaster était décédé et je n'arrivais pas du haut de mes quinze ans - presque seize - à l'accepter. C'était si confus, si douloureux aussi. Il avait toujours été là, vers qui j'allais pouvoir me tourner à l'avenir ? Mes parents étaient bien que trop préoccupé par leur place au sein de la cours, Olympe n'était pas vraiment la personne vers qui je pouvais me tourner, surtout que parfois, ce n'était que des peurs d'adolescents. Je me rendais bien compte qu'il avait été le seul à réellement me comprendre et sa mort laissait un grand vide. Je voulais fuir tout ça, ces gens, ces mots gentils, ce cimetière. Et quand il commence à pleuvoir et que l'orage pointe le bout de son nez, je lève les yeux vers le ciel et soupire légèrement. " Reprenez-vous, ce n'est pas le moment de pleurer." Lentement, je pose les yeux sur mon père. " Je ne pleure pas Père, ne voyez-vous pas qu'il pleut ?" Une excuse qui n'était pas crédible. Mais alors que je regardais tous ces gens qui étaient présents, je me sentais bien seul. Qu'importe, il fallait avancer, parce que je n'avais pas le choix. J'ai commencé à boire peu de temps après. Quelques gorgées pour commencer, puis quelques verres et ensuite, il en fallait toujours plus. L'alcool m'aidait à tout rendre supportable et a accepter que je ne verrais plus cet homme de ma vie. Je n'étais pas idiot au point de croire que cela n'arriverait pas, mais je n'aurais jamais imaginé que cela puisse arriver aussi vite et aussi soudainement. Quelques jours avant, nous étions en train de discuter et aujourd'hui... Il n'était plus là. Durant les semaines qui suivirent, je maintenais les apparences. J'allais à l'entraînement pour manier l'épée, à la chasse même quand mon père m'invitait à y aller avec lui, je faisais tout de la même manière, sauf que lorsque j'étais seul le soir, je buvais, c'était bien plus supportable ainsi. Mais comme toute chose, il en fallait toujours plus et la descente en enfer ne faisait que commencer.

Londres 1629 Cela faisait bien longtemps que je n'avais pas fait d'apparition à la cours. Je n'avais pas arrêté mes frasques pour autant, mais n'ayant plus de marraine pour venir me chercher dans les endroits les plus insolites de la ville depuis quelques années, le jeu était moins drôle. Peut-être que je commençais aussi à m'en lasser. C'est là que je vis Elizabeth pour la première fois. Lointaine cousine d'une de mes connaissances, elle venait d'arriver en ville. Il se dégageait d'elle quelque chose que je ne saurais pas expliquer, mais je suis immédiatement tombé sous son charme. Elle ne venait pas de Londres, elle avait cette fraîcheur et cette innocence face aux jeux de la cours. Il me fallut attendre plusieurs semaines avant qu'elle ne fût parmi les invitées d'une grande réception de mes parents. En plus d'être incroyablement jolie, elle avait cette lueur dans le regard qui me fit sourire lors de nos présentations. Elle était plus jeune que moi, elle avait vingt-six ans et ses parents espéraient qu'elle leur fasse gagner en niveau de vie grâce à un mariage. Elle venait d'une famille de bourgeois, mais pas de noble, mais cela n'enlevait rien à ce qu'elle était. Et visiblement, elle en faisait tourner des têtes, pas que la mienne. Nous avons passé la soirée ensemble, en tant que fils des hôtes, cela ne paraissait pas franchement suspect. Mes parents avaient même l'air contents que je m'intéresse à elle, bien qu'elle ne soit pas une noble comme nous. Au moins, ce n'était pas une femme de petite vertu. Elle était charmante, intelligente, curieuse même. La soirée se termina trop rapidement à mon goût et je la regardais partir et je sus alors à ce moment précis, que c'était elle et personne d'autre. Qu'elle serait ma femme. Mes parents seront bien trop contents de me voir la courtiser pour émettre un quelconque jugement, j'imagine. La chance joua en ma faveur quelques semaines plus tard. Elle avait eu vent de ma réputation, évidemment, ce n'était pas une surprise, mais je n'en avais cure pour dire les choses clairement. " Je connais vos intentions à mon égards, sachez toutefois que je n'accepterais pas un mari qui... Passe ses nuits dehors." Je hausse un sourcil, surpris d'une telle franchise. Elle aussi et elle se mettait à rougir en baissant les yeux et se confondant en excuses que je ne comprenais qu'à moitié. " Depuis que j'ai posé les yeux sur vous, je me suis désintéressé de cette vie de débauche. Vous êtes la plus belle femme que j'ai vu dans cette cours et la seule digne d'intérêt." " Vil flatteur." J'eus un sourire aux lèvres. " En temps normal, je vous aurais répondu que oui, mais je le pense réellement. Je suis tombé sous votre charme à la seconde même où je vous ai vu et ces dernières semaines n'ont fait que renforcé ce sentiment." Elle regarda le sol pendan quelques secondes avant de relever les yeux vers moi. Une lueur de défi dans le regard. " Comment puis-je en être certaine ? Qui me dis que je ne serais pas seulement là pour être à votre bras pour pavaner comme d'autres le font si bien ?" " Parce que je ne suis pas comme les autres. La vie à la cours ne m'intéresse pas." "Il est vrai qu'il se murmure qu'on ne vous y voyais pas souvent avant que j'arrive." " Alors acceptez de m'épouser, je saurais vous rendre heureuse." " Ce n'est point à moi d'en décider. Mais, si vous arrivez à convaincre mes parents, alors j'accepterais ce mariage." Et il y avait quelque chose dans son regard qui me faisait comprendre que j'avais intérêt à me dépêcher parce qu'elle le souhaitait au moins autant que moi. Le soir même, j'informais mes parents de mon souhait de l'épouser et comme je l'avais prédit, ils acceptèrent, soulager que je termine par trouver chaussure à mon pied. Convaincre les parents d'Elizabeth fut également d'une facilité déconcertante. Ils étaient prêts à tout accepter lorsqu'ils comprirent que j'étais le fils de Camille Lancaster.

Londres 1630-1638 La rumeur du mariage se fit comme une trainée de poudre au sein de la noblesse londonienne. Le fils Lancaster allait enfin se marier. Une grande nouvelle, alors que mes parents commençaient à désespérer que je franchisse le pas. Cela intriguait Elizabeth autant que ça lui faisait peur. Il y avait tellement de protocoles, de choses à respecter qu'elle en oubliait parfois. J'avais hâte bien sûr, un peu peur aussi. J'avais demandé à mon père s'il pouvait trouver un moyen de joindre Olympe, mais ma mère s'était farouchement opposée à ce fait. Et c'est à ce moment-là que je compris qu'elle avait été jalouse d'elle toutes ces années. Pas à cause de sa beauté, ni de sa prestance, Mère n'avait rien à lui envier, mais à cause du regard que mon père posait sur elle. Elle était au courant que grand-père avait refusé de le laisser épouser Olympe et qu'il avait dû épousé ma mère à la place. Ce manque d'amour était sans doute lié à ce fait, mais je ne voulais pas le savoir. Elle restait ma marraine après tout. Mais elle ne fut pas là le jour fatidique. Le mariage fut célébré en grande pompe, mes parents n'avaient pas fait les choses à moitié. Elizabeth était ma femme, c'était tout ce que je retenais de ce jour. L'idée de passé le reste de ma vie à ses côtés m'était plaisante. Trois mois plus tard, on eu la surprise de découvrir qu'elle était enceinte. Catherine vit le jour au crépuscule du 28 avril 1631. Une belle petite fille en pleine santé. Je ne pouvais pas être plus heureux. Les années passent et Catherine grandie, elle était adorable, une petite fille remarquable. Ce soir-là fut tout à fait ordinaire. Nous étions allés manger chez mes parents pour l'anniversaire de mon père. Une bonne soirée, avec le recul, j'aurais sans doute dû en profiter un peu plus, mais je ne pouvais pas savoir ce qui allait m'attendre. Catherine avait demandé à rester dormir là et Elizabeth avait accepté. Après tout, cela allait nous permettre de nous retrouver un peu seul tous les deux, ce qui n'arrivait pas si souvent que ça. Avoir notre manoir rien que pour nous, j'entends. J'étais partie la voir avant de partir, elle était à la fenêtre et regardait dehors. " Il est l'heure de dormir Princesse." " Je sais, mais je n'ai pas sommeil Père ! Vous voulez bien me racontez une histoire pour que je m'endorme ? S'il-vous-plaiiiiit" J'eus un léger sourire. Comment refuser quoi que ce soit à cette petite blondinette ? Physiquement, elle avait certaines caractéristiques de ma famille, la blondeur de ses cheveux par exemple, mais elle avait le caractère de sa mère. Et malgré son jeune âge, elle était plus mature que d'autres. " Viens te coucher alors." Ce qu'elle fit avec empressement. Et les quinze minutes suivantes, je lui racontais une histoire. Je ne savais plus laquelle cela n'avait pas d'importance. Je déposais un bisou sur son front, lui disant que je l'aimais, elle répondit par un vague grognement parce qu'elle était à moitié endormie et je retourne auprès de mes parents et de ma femme. Je restais, de longues minutes, silencieux alors que la calèche nous ramenait chez nous. Et quelques minutes, après, ce fut la fin. La calèche s'arrêta et on entendit des voix d'hommes. L'argent, les bijoux, tout ce qui pouvait avoir de la valeur. Complètement paniquée Elizabeth eut du mal à se séparer de certaines de ses bagues et je la vois s'effondrer soudainement et je n'eus pas le temps de dire ou faire quoi que ce soit que ce fut le noir complet. Le reste fut confus, je sentais qu'on me fouillait et en même temps, je sentais mon sang couler sur le sol. Elizabeth ne bougeait plus et un seul regard vers elle me fit prendre conscience qu'elle était morte. Et j'étais sur le point d'en faire autant, sauf que le destin en décida autrement. Le destin ou une autre femme. Avant que je ne sombre complètement, je vis une femme blonde se pencher vers moi, me murmurant que ça irait et me versa quelque chose dans la bouche. C'était du sang, mais j'étais trop faible pour comprendre. Et je ferme les yeux quelques secondes plus tard. C'était la fin de ma vie. De ma vie humaine, dans cette ruelle sordide.

Londres 1638-1657 Je ne me souviens pas de mes premiers jours en tant que vampire, je pense que mon cerveau a volontairement oublié cette partie-là. En revanche, je me souviens parfaitement avoir été dans une colère noire quand je me suis rendu compte qu'Elizabeth était bien morte et que j'avais été porté disparu. Normal. Idunn était là, patiente, essayant de tempérer mes sautes d'humeur comme elle le pouvait. C'était nouveau pour moi cette vie et j'écoutais ce qu'elle me disait, ce qu'elle m'enseignait. Entre nous, les choses sont allée assez rapidement une fois la confiance établie. Plus je passais de temps avec elle, plus j'apprenais à la connaître et plus le lien qui nous unissait changeait, devenait de plus en plus profond. Créatrice, puis amie, puis amante et enfin compagne. Comme si c'était la suite logique des choses. Je perdais ma femme pour en rencontrer une autre tout aussi surprenante. Les mois passèrent et je m'acclimatais à ma condition de vampire de manière assez rapide. Il fallait dire que la liberté que cela offrait n'avait rien de commun, même s'il fallait renoncer à beaucoup de choses. Avec Idunn, on s'amusait bien dans les rues de Londres et les alentours. L'excitation de la chasse, de savoir qu'on avait le pouvoir de vie et de mort sur autrui, c'était un sentiment que j'appréciais particulièrement. Les années se succédèrent au mois et la vie continuait son cours. Il nous arrivait parfois de tomber sur un chasseur de vampire ou chasseur de créatures tout court. De mémoire, j'en ai tué plusieurs, même si je ne me souviens pas du nombre exact, mais ça n'a pas d'importance. Ma vie ou la leur, le choix était vite fait. La première décennie se passa en un éclair, je m'étais totalement abandonné à mes côtés les plus sombres, les plus violents. J'avais fait le deuil de ma vie humaine depuis un certain temps, bien qu'il m'arrivait de croiser des gens que je connaissais dans les rues, d'entendre des rumeurs, des on-dit, mais je restais dans l'ombre. Ils n'ont pas besoin de savoir que j'étais encore en train de fouler cette terre, plus mort que vivant d'ailleurs, mais c'était mieux ainsi. Nous restions toujours ensemble avec Idunn, jamais l'un sans l'autre ou presque. J'avais fait le deuil de ma femme et construire ma vie avec elle pour l'éternité qui nous attendait rendait les choses plus supportables pour l'un comme pour l'autre. C'était presque une évidence en soit. On évitait au maximum les ennuis avec les autres vampires, on évitait les clans également, bien que cela ne nous empêchait pas de chasser à travers toute la ville.

Londres 1658 L'année commençait à peine, le froid s'était abattu sur la ville, mais il était toujours facile de trouver de pauvres victimes. Parfois, il m'arrivait d'en laisser vivre quelques-unes, mais la plupart du temps, je n'étais pas aussi clément. Cette nuit-là, je n'étais pas avec Idunn et avec le recul, c'est une bonne chose. J'étais en train de marcher dans l'ombre, cherchant une victime potentielle, quand je l'ai vu et sentie. Catherine, ma petite fille, n'était plus une enfant, mais une jolie jeune femme. J'avais du mal à croire ce que je voyais. Sur le moment, je voulais juste m'approcher, être certain que c'était bien elle, mais comment expliquer vingt ans d'absence ? Alors je l'ai regardé partir, la suivant de loin, jusqu'à la voir entrer dans le manoir de mes parents. Et là, le doute n'était plus permis, il s'agissait bien de ma fille et cette rencontre me fit l'effet d'une baffe en pleine gueule. Je suis rentré auprès d'Idunn cette nuit-là, ne lui disant rien de ce que je venais de découvrir. Je ne savais pas comment le lui dire, ni encore comment elle allait pouvoir le prendre. J'ai essayé d'oublier ce que je venais de voir, mais au final, j'en ai été incapable. Je revenais toujours vers elle, indéniablement. Pendant des semaines, je l'ai regardé de loin, comprenant qu'elle était mariée, depuis peu si j'en croyais ce que j'entendais, et elle semblait heureuse, je n'étais donc pas légitime de revenir dans sa vie de la sorte. Surtout pas en étant ce que je suis, je n'en avais pas le droit. Pourtant, je ne pouvais pas m'empêcher de revenir encore et encore. Et puis il y a eu cette nuit ou pendant quelques secondes, nos regards se sont croisés par hasard. Et je pus constater qu'elle était passée par tous les stades d'émotions, la surprise d'abord, puis l'incompréhension et la tristesse. Mais il y avait surtout cette lueur dans son regard, la même que sa mère avant, ce qui m'avait fait sourire légèrement avant de disparaître dans l'ombre. Je me suis décidé à en parler avec Idunn et contrairement à ce que j'aurais pensé, elle m'encourageait presque à aller la voir, même si nous n'étions pas sensés le faire. Et puis elle m'avait vu, ce n'est pas comme si ce n'était pas anodin. Je le savais, mais je ne savais pas si j'étais prêt pour ça. Une fois de plus, ce fut la chance ou le karma qui décida pour moi. Une fois par an, je me rendais au cimetière pour me rendre sur la tombe de ma femme. Je savais que mon amour pour elle serait toujours là, bien que la vie continue. Je l'avais entendue arriver derrière moi, mais je ne savais pas si c'était la peur ou la surprise qui m'empêchait de partir. Pour la première fois, depuis que j'étais un vampire, j'avais l'impression d'entendre mon cœur qui battait dans ma poitrine, bien que ce fut impossible. Des dizaines d'émotions se battaient dans ma tête. Les retrouvailles ont été intenses. La joie et le soulagement de revoir ma fille vivante, heureuse valait tout le reste. Par contre, elle dût me promettre de ne pas parler de moi à notre famille. Même si elle ne comprenait pas, elle me le promit quand même. On se quitta comme ça et une fois aux côtés d'Idunn, je lui raconte ce qui venait de se passer et elle était heureuse. Après tout, cela restait mon enfant. Les deux femmes firent d'ailleurs connaissance quelques semaines plus tard et entre elles, tout se passa bien. Je n'ai jamais dit à Catherine ce que j'étais devenu, mais elle se doutait bien que si j'avais passé autant de temps loin d'elle, que j'avais toujours la peau froide et que si on se voyait qu'à la nuit tombé, c'est qu'il y avait quelque chose d'étrange, mais elle ne posa jamais la question et fit comme si de rien n'était. Après tout, je restais son père. Lorsqu'elle nous annonça qu'elle était enceinte, j'en fus content, vraiment, parce que la vie continuait malgré tout. On continuait de se voir autant que possible. Et un jour, elle n'est pas venue. Inquiet, parce que je savais que c'était le terme de sa grossesse, j'avais décidé de me rendre sur place. Sauf que rien n'aurait pu me préparer à ce que j'allais découvrir. Elle n'était pas venue parce qu'elle n'avait pas survécu à l'accouchement. Les choses auraient pu en rester là et j'aurais pu repartir comme j'étais venu, sauf que la porte de sa chambre s'ouvrit à ce moment-là et que ma mère entra dans la pièce. Son regard se posa sur moi et la surprise s'y lisait ainsi que la peur. " Mère." Elle poussa alors un hurlement qui raisonna dans toute la maison et quelques secondes plus tard, mon père entra dans la pièce et lui aussi eut la même réaction que ma mère. Je sentais tous les muscles de mon corps se tendre et une envie irrationnelle de tuer m'envahissait. Cette nuit là, j'ai tué mes parents. La rage, la colère, et sans doute la tristesse ont  brouillés mes sens et j'ai fais un carnage. Les jours suivants furent sans aucun doute parmi les plus douloureux que j'eus à vivre. Non seulement ma fille et son enfant étaient morts, mais j'avais aussi tué mes propres parents. J'avais décidé de partir, seul. J'avais besoin de faire le point avec moi-même. Idunn me laissa partir à contre coeur et c'est ainsi que je quittais l'Angleterre cette année-là. Sans doute à la recherche d'une forme de rédemption ou juste un juste châtiment, je n'en savais rien moi-même.

Europe 1659-1779 Partir d'Angleterre à été un vrai problème. Je ne savais pas où aller, je ne parlais pas d'autres langues que la mienne. C'est un peu par hasard que je suis arrivé en France dans un premier temps. N'ayant jamais vraiment été au contact d'autres vampires à part ma créatrice et les rares que je croisais, je ne savais pas franchement comment je devais me comporter, alors j'avais pris la décision de rester à l'écart. Me cachant du mieux possible, évitant de trop me montrer. C'est aussi dans ces moments-là que je pris la décision de me nourrir exclusivement de sang animal, décision que j'allais sans doute être amené à regretter par la suite, mais je me revoyais encore tuer mes parents et ça m'était plus qu'insupportable sur l'instant. Plus d'une fois l'idée de mourir m'avait traversé l'esprit, avant de me rappeler que je n'étais pas tout seul. Il y avait Idunn, même si elle était loin, même si je l'avais probablement blessée en voulant faire ma vie de mon côté, je ne pouvais pas lui faire ça. Alors je me suis relevé, je n'avais pas le choix. J'ai commencé à voyager en France, apprenant petit à petit la langue, il y avait toujours des âmes assez charitables, il suffisait juste de bien chercher. J'y suis resté pendant vingt ans, avant de partir à l'étranger. J'avais dit à la Norvégienne que j'avais besoin de partir, de voir autre chose, ce n'était pas pour rester simplement en France et attendre que le temps passe. Ce fut une longue errance. Très longue et la solitude était pesante, mais je l'avais choisie. J'aurais pu rallier un clan, quel qu'il soit, mais je m'y étais refusé. Et plus le temps passait, mieux je me sentais, c'était assez paradoxal, mais je n'avais pas le choix de changer, de m'adapter et ça m'avait rendu bien plus fort que je ne l'aurais imaginé. Je m'étais aussi découvert une facilité avec les langues, qui était efficace. J'avais toujours un accent, mais j'étais un étranger, un vagabond. C'était toujours pratique. Les guerres étaient monnaie courante ce qui me facilitait aussi grandement les choses. Et à force d'errance, je suis arrivé en Roumanie. Presque soixante ans que j'étais parti de mon pays. Il me manquait, mais c'était un choix et je me disais que si je jouais de chance, je pourrais y retourner un jour.

Roumanie 1720 Cela faisait quelques jours que j'étais arrivé dans le coin. La Roumanie était un beau pays, quoi que ravager par la guerre, les maladies et autres choses assez peu joyeuses. Et puis la pauvreté, c'était quelque chose qui était visible et présent aussi, trop sans doute, mais depuis que j'avais quitté l'Angleterre, je m'étais habitué à vivre bien plus simplement, j'avais perdu de ma superbe et très franchement, je n'avais plus rien du noble Anglais que j'avais été, mais j'étais devenu autre chose. J'avais développé un instinct de survie qui m'avait été salutaire à diverses reprises. Surtout que dans le coin, on brûlait encore des sorcières, comme une époque en Angleterre, alors, un vampire, je doute que je fasse long feu - sans mauvais jeu de mot - et je ne tenais pas particulièrement à mourir. De manière définitive, j'entends. Même si je voulais rester seul, je suis tout de même tomber sur un groupe de vampires assez sympathiques et j'avais décidé de rester quelque temps avec eux, histoire d'en apprendre un peu plus sur les environs et surtout avoir des bases de roumain. Cela faisait un moment qu'il y avait des problèmes au sein du groupe. Il n'y avait pas vraiment de chef, celui qui avait essayer d'instaurer un tant soit peu d'ordre avait été banni par les autres. En même temps, il voulait s'imposer pour de mauvaises raisons. Petit à petit, j'avais commencé à faire part de certaines idées et je fus surpris de voir que l'on m'écoutait, pire qu'on semblait venir me voir moi pour me demander comment régler telle ou telle situation. Je n'avais jamais eu pour ambition d'être à la tête du clan, mais sans chef, on ne survivrait pas longtemps. Alors lentement, mais sûrement, j'avais commencé à accepter l'idée, bien que ça ne soit pas vraiment de manière officielle. Cette nuit-là, nous étions presque tous dans la forêt, dispersés en petits groupes. J'étais avec Dimitri, sans savoir vraiment pourquoi je m'étais un peu attaché à cet imbécile qui n'en ratait pas une pour se faire remarquer et faire rire. Mais lorsqu'il m'appelle, je sens quelque chose dans sa voix qui ressemble à de l'inquiétude et je le rejoins rapidement. Je sens instinctivement qu'on n'était pas les seuls et ce n'était pas un vampire qu'on connaissait. Je fus le premier à tomber sur Franz. Dimitri, qui était quelques pas derrière moi, le regarda aussi, puis me regarda. " Va me chercher un truc à manger." " Un animal ou un humain ?" " A ton avis ?" " T'es sûr que..." " Je ne risque pas grand-chose. File." Je suis resté un moment à l'observer, appuyer contre un arbre, essayant de savoir ce que je devais faire. Le ramener avec nous était une certitude, mais il fallait qu'il mange avant, ce qui ne semble pas avoir été le cas depuis un moment si j'en croyais ce que je voyais. Pour une fois Dimitri revient rapidement et m'informa qu'il devait retourner avec les autres. Je tendis l'animal vers le vampire inconnu et je remarque que je ne me suis pas trompé. Il était mort de faim. Cela ne suffirait sans doute pas, mais ça sera un bon début. Par la suite, je me suis rendu compte qu'on allait avoir un problème pour se comprendre. Il ne parlait pas anglais, je ne parlais pas allemand et il ne parlait pas le roumain non plus. Au final, je l'ai ramené avec moi et à partir de là, on était inséparable.

Roumanie 1720- 1870 Au final, j'avais pris la tête du clan peut de temps avant la fin de l'année 1720. Une décision prise à l'unanimité, même si je n'étais pas à l'aise avec l'idée au départ, je comprenais que je n'avais pas le choix. Et naturellement, j'avais été cherché Franz pour me seconder. Ce choix semblait si évident que personne ne discutait ce fait. Ce n'était pas toujours facile, parce qu'il avait du mal avec l'anglais et qu'en parallèle, j'apprenais le roumain, parce que je n'avais pas le choix si je voulais être capable de discuter avec les autres chefs de clans des environs. Si on n'avait pas de problème, cela tenait presque du miracle et je ne voulais pas que ça repose seulement sur de la chance. Alors semaines après semaines, mois après mois, j'avais fait le nécessaire afin de maîtriser la langue au moins verbalement. L'écrit... Etant donné qu'au final peu d'entre eux savaient écrire, ce n'était que le cadet de mes soucis. Mais on avait finalement réussi à se faire entendre et on avait une bonne réputation, étant donné qu'on ne cherchait pas les ennuis. La vie au sein de notre clan était si douce, légère, presque comme un rêve. Il n'y avait que Dimitri pour amuser la galerie quand il le pouvait, que ce soit en se jetant du haut d'une cascade alors qu'il ne savait pas nager, ou bien se faire poursuivre par un sanglier en colère, en passant par des fiançailles arrangées avec l'une des filles du village voisin. Si son cas nous semblait à Franz et moi vraiment désespérant, cela ne nous empêchait pas d'en rire et de lui sauver la mise à chaque fois. C'était Dimitri, il était comme ça. Les années passaient, le monde autour de nous semblait changer, mais cela ne nous impactait pas directement. Les souvenirs de mon ancienne vie semblaient vouloir me laisser enfin un peu de répit et j'avais l'impression de me racheter en étant ici avec eux. C'était un sentiment plus que satisfaisant. Et puis, il y avait Franz et ma relation avec lui était vraiment particulière et précieuse. Vraiment. J'avais eu des amis dans le passé, mais rien de comparable à ce que nous avions, c'était différent, il y avait quelque chose en plus et je ne voulais pas vraiment y prêter attention. De peur de tout gâcher sans doute. Mais je savais au fond de moi qu'il était bien plus qu'un simple ami, l'admettre, c'était autre chose. Mais on n'avait pas spécialement le temps de se pencher sur la question. Bien que nous passions beaucoup de temps ensemble, au final, nous n'avions que peu de temps libre, parce qu'on essayait toujours de trouver des choses à faire pour le clan, pour qu'on soit mieux à tous les égards. Mais j'aimais nos longues discussions, même si à certains moments, il parlait en allemand sans même s'en rendre compte. C'était drôle et je m'étais dit que ça vaudrait sans doute le coup que j'apprenne cette langue aussi.
En ce mois de septembre 1870, je devais m'absenter quelques jours, rien de bien extraordinaire, juste que je devais me rendre dans un autre clan qui se trouvait assez loin du notre, mais je n'étais pas inquiet de ce qui pourrait se passer en mon absence. Généralement, il ne se passait pas grand-chose, nous n'avions pas à faire aux chasseurs et les villageois du coin nous laissaient relativement tranquilles également. Des années de travail pour arriver a ce résultat mine de rien. J'étais parti comme d'habitude, confirmant que je serais de retour au plus tard à la fin de la semaine. Le voyage me prit deux nuits, passant la nuit auprès d'autres clans pour éviter le soleil. Arrivant lors de la troisième nuit, on ne perdit pas de temps non plus, malgré la fatigue, je n'avais pas beaucoup de temps devant moi non plus et je n'aimais pas être loin de ma famille. Tout le monde le savait et c'était le cas pour chaque chef de clan de toute manière. Pendant ces quelques jours, je ne m'inquiétais pas en plus de ça, j'aurais de bonnes nouvelles à annoncer aux autres, donc c'est satisfait que je fis le chemin inverse pour rentrer chez moi. Plus je me rapprochais, plus j'avais hâte, mais ne pas me mettre à l'abri du soleil aurait été fatal, donc cela me pris un peu plus de temps que prévu. Sur le chemin, je croise pourtant des vampires qui me disent qu'il s'est passé quelque chose de terrible. Et de fil en aiguille, j'apprends que mon clan a été anéanti par des chasseurs, sauf que j'avais du mal à y croire. J'étais presque arrivé chez moi, mais je devais m'abriter à cause de l'aube. Prendre mon mal en patience, ce fut compliqué, de même que dormir quelques heures. Et finalement, à mesure que je m'approchais, je me rendais compte qu'il n'y avait plus rien, ni plus personne. Les ruines étaient là, certaines encore fumantes. Il n'y avait plus rien. Mais au fond de moi restait un infime espoir qu'il y est des survivants, même si je me doute qu'ils auraient rejoint les clans les plus proches si ça avait été le cas. Et les jours suivants furent assez horribles. Entre l'impression d'avoir été absent au pire moment et donc de les avoir laissé tomber et me rendre compte que personne n'avait pu survivre, j'étais perdu. Désemparé. Finalement, je pris la décision de partir. Il n'y avait plus rien pour moi ici. Mais je ne rejoindrais plus de clans, pas pour revivre ça.

Europe 1870-1950 Retourner en Angleterre fut comme une évidence. L'impression de rentrer chez moi après un long voyage était présente, surtout que la ville avait quand même pas mal changé. Du moins en apparence, parce que dans l'ombre, c'était toujours pareil. J'avais choisi de rester à l'écart, de me mêler à personne de faire ma petite vie tranquille, bien que je ne sache absolument ce que je voulais faire. Quand on a goûté au bonheur de la vie en clan, la solitude pouvait être écrasante, mais je n'avais pas le droit de me laisser aller. Même si c'était dur, il fallait que je garde la tête hors de l'eau. Et c'est ce qui s'est passé. De manière assez surprenante d'ailleurs. Ce n''est réellement quelques années plus tard quand j'ai commencé à m'intéresser au droit que j'ai trouvé ma bouée de sauvetage. Je lisais tous les livres sur le droit que je pouvais trouver et j'ai donc décidé de devenir avocat, je savais que ça allait être compliqué au vu de ma condition vampirique, mais je pouvais toujours essayer, c'était mieux que rien. Lorsqu'une nouvelle guerre éclata en 1914, je suis resté à l'écart, n'ayant nullement l'envie de m'engager dans un conflit armé quel qu'il soit. Je n'y avais jamais participé, ce n'était pas aujourd'hui que j'allais m'y mettre. De nombreux vampires y voyaient là une occasion en or de se nourrir, mais pas moi. Après avoir passé autant de temps à ne boire que du sang animal, j'avais fini par être déshabitué du sang humain et la dernière fois que j'en avais bu, cela ne m'avait franchement pas réussi et je ne voulais pas réitérer l'expérience. C'était mieux comme ça. J'étais à part et ça m'allait. Et après que le conflit pris fin, je suis partit en France, après tout rester trop longtemps au même endroit pouvait être dangereux. Lyon était une ville que j'aimais beaucoup. J'étais resté un temps sur Paris avant d'avoir envie de changer d'air. Et c'est vraiment là que j'ai fait mes armes en tant qu'avocat. Avec beaucoup de patience et de persévérance, j'ai réussi à faire ce que je voulais, me faisant au passage un nom dans la ville. J'avais rencontré quelques vampires aussi sur place, mais je m'en tenais à cette promesse que je m'étais fait en quittant la Roumanie, ne pas rejoindre de clan, rester seul de mon côté parce que ça valait mieux pour tout le monde. Je pensais aussi à cette attaque qui n'avait pas vraiment de sens et qui avait coûté la vie aux miens, mais je m'étais aussi fait à l'idée que je n'aurais jamais les réponses à mes questions. Il y a des choses qui arrivent dans la vie et on n'y peut rien, c'est la faute à pas de chance. C'est triste, mais c'était comme ça. Mais la vie était assez douce, mine de rien, jusqu'à ce que la guerre frappe de nouveau. Lorsque l'invasion allemande commença à se faire sentir, je pris la décision de retourner en Angleterre. C'était le mieux que j'avais à faire. L'après guerre fut assez compliquée, mais rien d'insurmontable comparé à ce que j'avais déjà vécut par le passé.

Londres 2010 -2012 L'année 2010 commence d'une manière assez singulière puisque je suis retombé un peu par hasard sur Iduun. Je ne sais pas qui a été le plus surpris des deux dans l'ensemble, mais j'étais soulagé et content de la revoir après autant de siècles. Elle n'avait pas changé, toujours la même, toujours aussi belle, toujours aussi charismatique. Nous avons passé des nuits entières à nous raconter nos vies, sans mentir, sans rien cacher. J'avais toujours été honnête avec elle et elle l'avait toujours été avec moi. Et une fois cela fait, il a été difficile de se séparer de nouveau, alors elle est restée et nous avions repris les choses là où on les avait laissées. Mais pour autant rien n'était simple. Le monde obscur sortait à peine d'une guerre qui avait été désastreuse, mais j'étais bien content d'avoir réussi à m'en sortir. Mais ce n'est pas pour autant que les choses s'apaisèrent. Des meurtres ciblés commencèrent alors à toucher les diverses races et les tensions furent de nouveau exacerbées. Je me méfiais toujours des membres de l'Enclave, mais aussi des loups-garous, même si je n'avais rien de personnel contre eux. Je savais que ce genre de situation pouvait très vite dégénérer. Un coupable fut pourtant trouvé, mais rien n'y fait, les meurtres continuent et ça en inquiète plus d'un. Et les mois suivants, l'Enclave se trompe, n'arrivant pas à maintenir l'illusion de contrôle. Et les choses allaient de mal en pis. Les fées ont été prises pour cible et une nouvelle ère troublée commença. Et en 2012 une nouvelle guerre éclata et cette fois-ci, il fut assez difficile de ne pas avoir à se battre, ne serait-ce que pour défendre sa vie ou celle des autres.

Londres 2014 C'est durant une bataille que j'eus vent de la présence de Franz. Un vampire que je connaissais l'avais vu et il m'avait affirmé que ce dernier me cherchais. J'étais surpris, je le pensais mort avec les autres. Je n'eus pas vraiment de mal à le retrouver, et je dus faire face à sa colère, il m'en voulait, tout comme je m'en suis voulu et il a fallu des semaines pour que j'arrive à lui faire entendre raison. Quelqu'un avait trahi le clan, mais ce n'était pas moi et on allait trouver le coupable, mais il y avait plus urgent: Survivre. Les clans vampiriques et les meutes étaient ciblés et les pertes se faisaient vraiment sentir. Je ne voulais pas le perdre alors que je venais de le retrouver, ce frère, cet ami. Les débuts avec Iduun furent compliqués, comme si elle savait quelque chose que j'ignorais à son sujet, comme si elle sentait qu'il pouvait être bien plus qu'un ami, alors que j'en avais moi même aucune idée. Mais on est plus fort quand on est ensemble et c'est ce qui nous a garder en vie.

Londres 2017 Un soir, Iduun revint vers moi avec une annonce déconcertante. Elle avait retrouvée la trace de l'une de mes descendantes. Ce qui pour moi était impossible, vu que ma fille et son enfant étaient morts tous les deux. Mais elle était sûre de son fait et doucement, l'idée que mes parents puissent avoir mentis au sujet de l'enfant se fit dans mon esprit. Avec les conflits et comme il s'agissait d'une humaine, on ne voulait pas prendre de risques et la mettre en danger. Cela nous pris des semaines pour l'approcher et apprendre sa condition. Connaissant bien les questions juridiques puisque j'étais procureur au service de sa Majesté, je n'eux aucun mal à devenir son tuteur. Et de trois, nous sommes passé à quatre. Avec une humaine a protéger du danger. Il a aussi fallu lui apprendre l'existence du monde obscur et elle se montre intriguée, bien que consciente des dangers. Elle ressemblait à Catherine, elle avait le même sourire malicieux, la même manière de me regarder quand elle était en colère. Aucun doute, elle était bien une Lancaster. Avec la montée en puissance de la guerre, il fut alors décidé de rallié Alicante et de se mettre plus ou moins à l'abri. On y arriva en avril avec beaucoup d'autres personnes. Même si je n'avais pas confiance, je savais que c'était le meilleur endroit pour Gabrielle, alors je dus mettre ma fierté de côté pour la protéger. Les débuts furent compliqués. Gabrielle n'en faisait qu'à sa tête la plupart du temps et les tensions entre Franz et Iduun étaient incessantes. Mais le pire était encore à venir.

31 octobre 2017 Les fées arrivaient pour prendre d'assaut la ville. Gabrielle parti se mettre à l'abri avec les enfants et ceux qui le souhaitaient. Et en un rien de temps, l'enfer s'abattit sur la ville et je fus rapidement séparé des deux autres. La bataille fut rude, il fallait repousser les fées hors de la ville. Avec quelques vampires, on a défendu l'un des accès qui menaient aux souterrains de la ville. Mais je savais que le plus gros des conflits était plus loin et j'avais peur de ressentir la mort d'Iduun et d'apprendre celle de Franz. La nuit fut longue et épuisante. Les cadavres s'empilaient partout, peu importe où je posais les yeux, il y avait des morts partout. Et finalement à l'aube, la bataille fut gagnée, mais au prix fort. C'était terminé. La guerre était finie. Les pertes ont été incommensurables, mais fort heureusement pour moi, Iduun et Franz sont revenus, bien que fatigués et légèrement blessés. On avait alors décidé de ne pas parler de ce que nous avions fait chacun de notre côté. Mais je me suis repris une belle claque dans la tronche quand j'ai aperçu Olympe. Je la croyais morte depuis des siècles et même si le moment était peu opportun pour des retrouvailles, je n'ai pas pu m'empêcher d'aller vers elle. Encore un visage du passé.

Alicante 2017-2022 La reconstruction avançait à grand pas et pas mal de choses avaient été mises en place afin que tout le monde se sente bien. Et pour ce faire, j'avais pris la décision de rejoindre l'un des clans de la ville et très vite, mes talents en droit et mon expérience en tant qu'avocat et procureur me fut utile pour gérer des conflits internes au clan. Et quand il fut question de nommé un ambassadeur pour défendre la cause des vampires auprès de ceux qui faisaient figure d'autorité, mon nom fut prononcé. Bien que j'eux refusé pendant des semaines, j'ai fini par accepter, comprenant les enjeux qui se dégageait et aussi parce qu'il n'y avait personne d'autre de plus apte. De ce fait j'interagissais beaucoup avec l'Enclave et les autres créatures obscures. Du moins, le peu qu'il en restait vu que la guerre à été un désastre et qu'il ne restait au final plus qu'une poignée de survivants. Cette guerre m'avait toutefois permis de retrouver ma marraine, bien que nous n'ayons que peu de temps pour nous voir et que les choses ont changés, je ne suis plus le petit humain qu'elle allait rechercher dans les tavernes les plus mal famés de Londres. Et la politique nous mettait parfois en conflit. Mais c'est surtout sur le point de vue personnel que les choses ont changée. Je me suis rendu compte qu'Iduun n'était pas la seule personne que j'aimais et bien que ce fut assez compliqué au départ, les choses se sont faites avec pas mal de compromis. Avec Franz, nous formons un trio particulier et ça me convient. Gabrielle a bien murit après cette guerre, même si nous restons parfois en conflit, mais elle mène sa vie désormais.

Alicante 2022 Pour autant tout n'est pas simples et les vieilles querelles reviennent plus vite qu'il ne faut pour le dire. La négociation des nouveaux Accords mets de l'huile sur le feu et chacun veut tirer avantage de la situation. Même si je ne m'alarme pas, je suis loin d'être rassuré, je sais que le monde obscur ne survivrait pas à une autre guerre, nous avons bien que trop perdus. Mais je sais qu'il est difficile de faire autrement que de défendre ses intérêts. C'est ce que je fais pour les vampires et tant pis si c'est mal vécut par les loups, les fées ou même les sorciers. Je fais passer les intérêts des miens avant quoi que ce soit d'autres. Et il en est de même pour chaque camps. Cela s'annonce difficile et risqué, mais il faut en passer par là pour avancer et espérer retrouver de la stabilité.

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Le retour de Nathan Ce personnage m'avait terriblement manqué. Voilà une longue fiche, mais elle est de qualité, comme toujours Hâte de le revoir parcourir les rues d'Alicante en charmante compagnie Amuse toi bien !

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